Rempart du XIIIe siècle

La vaste extension du château Narbonnais en palais royal, réalisée entre 1274 et 1287, est à l’origine d’un rempart en brique intercalé entre la muraille antique qui formait l’enceinte de la ville et un nouveau fossé principal. 
Les trous rectangulaires correspondent aux emplacements des poutrelles des hourds en bois.
Détails des merlons du crénelage du rempart en cours de restauration, fin du XIIIesiècle.
Cité judiciaire, Toulouse (Haute-Garonne), 2007.
Ce mur a pu être étudié en élévation sur près de 35 m de longueur, exceptionnellement conservés dans le palais de justice actuel, et fouillé sur 40 m de longueur de fondations. Couronné d’un crénelage, il intégrait d’ouest en est une tour engagée sur le fossé et une série de contreforts extérieurs desservis par un chemin de ronde. Une galerie haute sur piliers massifs semble avoir relié cette courtine au château. La disposition de ses créneaux et de ses meurtrières indique en effet qu’il fonctionnait équipé de hourds permanents aménagés sur le crénelage. 

Ce rempart participe au système de défense étendu qui protégeait à la fois les bâtiments du palais autour du château mais aussi la principale porte d’entrée au sud de la ville. Autrefois attribué à l’époque moderne, il est le seul exemple d’architecture militaire en brique daté de la fin du XIIIe siècle reconnu sur sa hauteur totale. Il s’apparente aux fortifications du même type réalisées en pierre à Carcassonne. 

Conjointement à ce rempart, le fossé majeur est élargi pour atteindre 18 m et creusé jusqu’à 7 m de profondeur pour compléter le système de défense. Les remblais de ce creusement ont servi à rehausser le niveau de circulation à l’intérieur de la nouvelle enceinte. Un mur de contrescarpe surmonté d’un parapet sépare le fossé de la rue qui le longeait jusqu’à la porte de la ville.

Jean Catalo