Le canal

Un projet pharaonique.

Le canal Seine-Nord Europe est destiné à désenclaver le bassin fluvial de la Seine en le reliant au réseau nord-européen. Grâce à lui, de grands ports maritimes comme Le Havre, Rouen, Dunkerque, Zeebrugge, Anvers et Rotterdam seront raccordés, avec tous les enjeux économiques et environnementaux qui en découleront.

Prévu entre Compiègne et Aubencheul-au-Bac, l’ouvrage permettra la circulation de barges et de péniches à grand gabarit, de la Seine à l’Escaut, en traversant 66 communes de l’Oise, de la Somme et du Pas-de-Calais.

Long de 106 km, le canal achevé aura une largeur de 54 m et un tirant d’eau de 4,50 m ; il comportera 7 écluses, 3 ponts-canaux, 59 ponts routiers et ferroviaires. Les travaux qu’il implique concernent une emprise de près de 2 500 hectares, soit en moyenne 25 hectares au km, c’est-à-dire trois fois l’emprise d’une autoroute.

En préalable à la construction du canal, sous maîtrise d’ouvrage de Voies navigables de France, l’Inrap conduit depuis 2008 l’un des plus grands chantiers archéologiques actuellement entrepris en Europe.

En 2010 et 2011, 25 500 journées de travail avaient été nécessaires pour assurer l’expertise de 1 700 hectares et la fouille de 81 hectares, un travail réalisé par 150 scientifiques venus des quatre coins de France et d’Europe, dont une centaine d’archéologues professionnels, permettant le recensement de plusieurs milliers de vestiges répartis sur 300 sites. Ces précieux témoins nous renseignent sur les lieux de vie, de travail et de mort des sociétés du passé, depuis la préhistoire jusqu’aux temps modernes.

Des pans entiers de terroirs se dévoilent alors aux chercheurs, sur des surfaces rarement investiguées, offrant des éléments fondamentaux sur l’histoire quotidienne de l’homme, dans son habitat et dans son environnement.

Ce dossier vous présente un premier bilan de ces recherches.
Au printemps 2010, les premières fouilles ont été lancées. Aujourd’hui, nous vous en présentons les résultats.