La ville

Toulouse, une histoire redécouverte

Toulouse est située sur le dernier passage à gué naturel de la Garonne avant l’océan. Dès avant la création de la ville romaine dont nous avons hérité, ces premiers méandres dans la plaine du cours moyen du fleuve avaient attiré les populations anciennes, paléolithiques, néolithiques et protohistoriques. L’habitat perché de Vieille-Toulouse, la bien nommée, a cristallisé ensuite la présence des Gaulois Volques Tectosages, qui entrent dans l’Histoire avec les écrits de Strabon.

La fondation de la ville romaine fait encore débat malgré les nouvelles données acquises ces trente dernières années sur son monumental rempart du Ier siècle, la découverte de son temple capitolin ou l’ampleur des aires funéraires. Dès cette époque, Toulouse doit son importance et sa richesse à sa position intermédiaire : entre Méditerranée et Atlantique, entre Narbonnaise et Aquitaine, entre les Pyrénées et la large vallée garonnaise. Les Wisigoths ne s’y tromperont pas en l’érigeant en capitale de royaume au Ve siècle. Ce statut de capitale régionale reste incontestable au Moyen Âge : chef-lieu du domaine des comtes de Toulouse, enjeu de croisade et de guerres féodales, grand site de pèlerinage avec Saint-Sernin, deuxième université de France, deuxième Parlement royal… Toulouse est la capitale du mythique « Pays de Cocagne », celui des fortunes des moulins sur la Garonne et du commerce du pastel.

Écrasée par le passé antique de la ville et l’omniprésence de l’architecture monumentale, l’archéologie de Toulouse et de son terroir doit beaucoup à quelques érudits regroupés au sein de la Société archéologique du Midi de la France, qui depuis le début du XVIIIe siècle, et aujourd’hui encore, la défend avec vigueur. Durant les années soixante-dix, malgré le développement urbain, les archéologues locaux restent impuissants face aux destructions de la place du Capitole, du quartier Saint-Georges ou du périphérique. L’archéologie dite « de sauvetage » puis « préventive » n’apparaît qu’avec la création de la Direction régionale des Affaires culturelles et de son Service régional de l’Archéologie. Il faut attendre 1986 pour voir à Toulouse la première intervention d’archéologues professionnels. Depuis, les fouilles préventives révèlent une nouvelle identité historique du « Grand Toulouse ». L’Inrap, créé en 2002 à la suite de l’Afan (Association pour les fouilles archéologiques nationales), et plusieurs opérateurs  agréés, contribuent désormais à la réalisation de cette archéologie prescrite par l’État.

Cet Atlas archéologique est le reflet des découvertes de ces trente dernières années, parfois inattendues, parfois bouleversantes.

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