Périodes moderne et contemporaine

« Portraict de la ville cité et université de Reims », dessin de Jacques Cellier, 1618-1619.
© Bibliothèque municipale de Reims, Carnégie, Iconographie XXXI-III c/.
© Bibliothèque municipale de Reims, Carnégie, Iconographie XXXI-III c/.
Période moderne (XVIe - XVIIIe siècles)
À l’époque moderne, Reims vit toujours à l’intérieur de ses remparts. Au nord-ouest de la ville, ils forment une ligne continue de la porte de Mars à la porte de Vesle, parallèlement aux actuels boulevards Foch et du Général Leclerc. En 1548, le cardinal de Lorraine, archevêque de Reims, obtient du pape Paul III l’ouverture d’une université, qui se maintiendra jusqu’à la Révolution. Les grands chantiers d’aménagement et de rénovation urbaine sont essentiellement réalisés au XVIIIe siècle. L’esprit moderne s’exprime au travers d’aménagements centrés sur la sécurité, l’hygiène, l’agrément et les commodités de la circulation : création de la place Royale au centre de la ville, à la croisée des deux axes majeurs dont on élargit l’emprise, des Promenades, un grand espace arboré sur le fossé de l’enceinte comblé ; construction d’un réseau de fontaines publiques, installation de réverbères, etc. Le patrimoine architectural est également transformé. Les édifices médiévaux sont délaissés et parfois même supprimés, avant même les destructions de la période révolutionnaire.
- Hôtel le Vergeur (XIIIe et XVIe siècles)Hôtel le Vergeur (XIIIe et XVIe siècles). © J.-J. Bigot, Inrap.Hôtel le Vergeur (XIIIe et XVIe siècles).
© J.-J. Bigot, Inrap. - "Porte de St-Pierre-le-Vieil, rue du K rouge à Reims, d'après nature""Porte de St-Pierre-le-Vieil, rue du K rouge à Reims, d'après nature" ; Dessin aquarellé de A. Habran, vers le..."Porte de St-Pierre-le-Vieil, rue du K rouge à Reims, d'après nature" ;
Dessin aquarellé de A. Habran, vers le milieu du XIXe siècle (BM Reims, 18-044).
Porte latérale d’une église d’une des premières paroisses de Reims (fin XVIe début XVIIe).
Trois niches, aujourd’hui vides, la surmontent ; un fronton triangulaire les couronnes.
Cette porte donne sur l’impasse Saint Pierre ; l’église a été vendue en 1793 et démolie en 1797. - « Le portraict de la ville cité université de Reims »« Le portraict de la ville cité université de Reims », dessin de Claude Chastillon, 1622. ©...« Le portraict de la ville cité université de Reims », dessin de Claude Chastillon, 1622.
© Bibliothèque Municipale de Reims, Carnégie. - Revers de la porte médiévale de MarsRevers de la porte médiévale de Mars (anciennement proche de la porte de Mars antique, vers la place du Boulingrin). ...Revers de la porte médiévale de Mars (anciennement proche de la porte de Mars antique, vers la place du Boulingrin).
Edifiée en 1623, elle fut détruite en 1855, en même temps que les remparts (BM Reims, J.J. Maquart : Les remparts de Reims dessinés d'après nature de 1845 à 1852, Réserve Diancourt, G 2765). - Détail du plan de Mathieu Mérian (vers 1655)Détail du plan de Mathieu Mérian (vers 1655) : Reims en Champagne. Copie gravée, agrandie et mise en couleurs de...Détail du plan de Mathieu Mérian (vers 1655) : Reims en Champagne.
Copie gravée, agrandie et mise en couleurs de l'estampe originale (BM Reims 22-351).
En bas, le pont et la porte de Vesle ; en haut à droite, le quart nord-ouest de la ville ancienne ; en haut à gauche, la cathédrale et la porte de Mars médiévale. - « Plan de la ville de Reims où sont marqués les tuyaux des fontaines »« Plan de la ville de Reims où sont marqués les tuyaux des fontaines », dessinateur inconnu, vers 1754....« Plan de la ville de Reims où sont marqués les tuyaux des fontaines », dessinateur inconnu, vers 1754.
© Archives municipales et communautaires de Reims, AMR, FA C. 295, l. 26. - « Plan de la ville et cité de Reims »« Plan de la ville et cité de Reims », Terrier de l’archevêché, dessin de Victor Charlier, 1760. ...« Plan de la ville et cité de Reims », Terrier de l’archevêché, dessin de Victor Charlier, 1760.
© Archives départementales de la Marne. - « Plan de la porte Saint-Denis et d’une partie de maison lavée en jaune que l’on propose de supprimer pour élargir le passage trop étroit », 1775.« Plan de la porte Saint-Denis et d’une partie de maison lavée en jaune que l’on propose de supprimer pour élargir...« Plan de la porte Saint-Denis et d’une partie de maison lavée en jaune que l’on propose de supprimer pour élargir le passage trop étroit », 1775.
© Archives municipales et communautaires de Reims, AMR, FA, C. 726, l. 53, n° 4. (opération Fuseliers-Chanzy-Rockefeller, 2000) - "Petit portail Saint-Jacques, rue de Vesle""Petit portail Saint-Jacques, rue de Vesle". Lithographie J.J. Macquart, éditée par Lemercier (Paris), vers 1850. Ce..."Petit portail Saint-Jacques, rue de Vesle". Lithographie J.J. Macquart, éditée par Lemercier (Paris), vers 1850.
Ce portail subsiste encore aujourd’hui, à l’exception des vantaux de la porte et de la statue de saint Michel (BM Reims 18-294).
L'église Saint-Jacques est l’une des plus anciennes églises conservées de Reims.
Elle possède une sobre façade aveugle percée de trois portails, une nef du XIIe siècle et un chevet du XVIe siècle.
Au XXe siècle, elle reçu des vitraux contemporains de Joseph Sima et de Maria Elena Vieira Da Silva.
Son clocher à lanterne, détruit pendant la Première Guerre mondiale, a été reconstruit de 1986 à 1994.
C'est sur cet édifice que Henri Deneux mit en place, en 1920-21, une charpente en éléments de ciment armé assemblés et démontables, procédé qu'il utilisa par la suite sur la cathédrale de Reims, dans des dimensions beaucoup plus importantes. - Grille de la porte de Vesle (puis porte de Paris, et aux Basses Promenades depuis 1950).Grille de la porte de Vesle (puis porte de Paris, et aux Basses Promenades depuis 1950). Œuvre des serruriers Lecoq et Revel ;...Grille de la porte de Vesle (puis porte de Paris, et aux Basses Promenades depuis 1950).
Œuvre des serruriers Lecoq et Revel ; projet 1775 (AM Reims, FA 726 liasse 51,3). - Les remparts de Reims du côté de la Vesle, vers la porte de Vesle.Les remparts de Reims du côté de la Vesle, vers la porte de Vesle. Au fond, le pont de Vesle avec les maisons des...Les remparts de Reims du côté de la Vesle, vers la porte de Vesle.
Au fond, le pont de Vesle avec les maisons des moulins du chapitre cathédral ; à droite, la tour circulaire Saint-Victor (XVe siècle ?), détruite en 1840, au moment du creusement du canal (BM Reims, J.J. Maquart : Les remparts de Reims dessinés d'après nature de 1845 à 1852, Réserve Diancourt, G 2765). - Dessin représentant la façade occidentale du parvis de la cathédrale, vers 1850.Dessin représentant la façade occidentale du parvis de la cathédrale, vers 1850. © Bibliothèque...Dessin représentant la façade occidentale du parvis de la cathédrale, vers 1850.
© Bibliothèque municipale de Reims, Carnégie, Iconographie n° 9308. - Façade de l'ancien Hôtel-Dieu, qui donnait dans la rue du TrésorFaçade de l'ancien Hôtel-Dieu, qui donnait dans la rue du Trésor ; Elle fut remontée en 1912 dans la cour...Façade de l'ancien Hôtel-Dieu, qui donnait dans la rue du Trésor ;
Elle fut remontée en 1912 dans la cour intérieure est (côté rue du Trésor) du palais du Justice.
Dessin à la plume d'Eugène Auger (BM Reims 19-081).
Période contemporaine (XVIIIe - XXe siècles)
La période révolutionnaire fut difficile pour la ville des sacres. Elle n’obtint pas le rang de préfecture, dévolu à Châlons. L’université fut supprimée, et le diocèse rattaché à celui de Meaux.
Au XIXe siècle, toutefois, sous l’impulsion de l’industrie textile et du commerce du vin, la ville connaît une période de prospérité et de développement. La population passe, en un siècle, de 30 000 à 115 000 habitants. Dans ce contexte florissant, elle s’étend au-delà du périmètre des remparts du XIVe siècle, qui sont démolis sous la monarchie de Juillet. La population ouvrière s’installe dans le faubourg nord, au-delà de la gare des chemins de fer. Le canal et son port attirent entrepôts et fabriques dans le faubourg de Vesle, de part et d’autre de la rue de Paris. Quant aux négociants de champagne, ils colonisent le quartier sud, autour de la butte Saint-Nicaise, où ils creusent d’importants réseaux de caves et réutilisent les carrières d’extraction de craie gallo-romaines et médiévales. Reims devient également une place militaire, entourée d’une ceinture de forts, mais le projet de construction d’une nouvelle enceinte ne vit jamais le jour.
Au XIXe siècle, toutefois, sous l’impulsion de l’industrie textile et du commerce du vin, la ville connaît une période de prospérité et de développement. La population passe, en un siècle, de 30 000 à 115 000 habitants. Dans ce contexte florissant, elle s’étend au-delà du périmètre des remparts du XIVe siècle, qui sont démolis sous la monarchie de Juillet. La population ouvrière s’installe dans le faubourg nord, au-delà de la gare des chemins de fer. Le canal et son port attirent entrepôts et fabriques dans le faubourg de Vesle, de part et d’autre de la rue de Paris. Quant aux négociants de champagne, ils colonisent le quartier sud, autour de la butte Saint-Nicaise, où ils creusent d’importants réseaux de caves et réutilisent les carrières d’extraction de craie gallo-romaines et médiévales. Reims devient également une place militaire, entourée d’une ceinture de forts, mais le projet de construction d’une nouvelle enceinte ne vit jamais le jour.
- Autel sculpté par Wendling, pour l'église Saint-Jacques, au milieu du XIXe siècle : Aaron, David, IsaïeAutel sculpté par Wendling, pour l'église Saint-Jacques, au milieu du XIXe siècle : Aaron, David,...Autel sculpté par Wendling, pour l'église Saint-Jacques, au milieu du XIXe siècle : Aaron, David, Isaïe.
Photographie anonyme (BM Reims 18-340). - Le pont de Vesle, avec ses maisons, et la porte de Vesle , vers le milieu du XIXe siècle.Le pont de Vesle, avec ses maisons, et la porte de Vesle (grille en fer forgée de 1775), vers le milieu du XIXe...Le pont de Vesle, avec ses maisons, et la porte de Vesle (grille en fer forgée de 1775), vers le milieu du XIXe siècle.
Détail d'une lithographie de J.-J. Maquart (BM Reims 20-155). - La place d'Erlon en 1866 avec, en arrière plan, la gare juste achevée (en 1861)La place d'Erlon en 1866 avec, en arrière plan, la gare juste achevée (en 1861) ; vue du clocher de l'église...La place d'Erlon en 1866 avec, en arrière plan, la gare juste achevée (en 1861) ;
vue du clocher de l'église Saint-Jacques.
Photographie Emile Matot (BM Reims, 26-219). - Le cours Langlet en cours de percementLe cours Langlet en cours de percement ; vu de la tour nord de la cathédrale de Reims. Photographie Duffour, vers 1920 (BM...Le cours Langlet en cours de percement ;
vu de la tour nord de la cathédrale de Reims.
Photographie Duffour, vers 1920 (BM Reims, 28-008). - La rue des Elus avant guerre ; à droite le n°15La rue des Elus avant guerre ; à droite le n°15. Détail d'une photographie anonyme se trouvant dans le fond Duffour...La rue des Elus avant guerre ; à droite le n°15.
Détail d'une photographie anonyme se trouvant dans le fond Duffour (BM Reims, 27-213).
La Première Guerre mondiale marque la fin brutale de cette extension. La ville est détruite à 96 %. Les vieilles bâtisses médiévales sont presque toutes anéanties. La Reconstruction qui suit transforme le paysage urbain sur la base du plan Ford de 1922. Des quartiers disparaissent, des boulevards sont percés et des espaces de verdure aménagés apparaissent. L’ensemble des réalisations se plie au souci commun de ménager tout un jeu de perspectives sur le monument central qu’est la cathédrale, désigné comme symbole du martyr de la ville et de la barbarie ennemie. Grâce au concours de plus de 400 architectes et artistes, des styles très divers se côtoient ; en particulier, la ville se transforme en laboratoire d’expérimentation pour le tout jeune Art déco. La cathédrale, incendiée par les bombardements, est reconstruite par l’architecte Henri Deneux.
- Photographies du secteur cathédral après les bombardements.Photographies du secteur cathédral après les bombardements. Extrait d’un guide illustré Michelin des camps de...Photographies du secteur cathédral après les bombardements.
Extrait d’un guide illustré Michelin des camps de bataille « Reims et les batailles pour Reims »
© Michelin et compagnie éditeurs, Clermont Ferrand 1919. - Photographies du secteur cathédral après les bombardements.Photographies du secteur cathédral après les bombardements. Extrait d’un guide illustré Michelin des camps de...Photographies du secteur cathédral après les bombardements.
Extrait d’un guide illustré Michelin des camps de bataille « Reims et les batailles pour Reims »
© Michelin et compagnie éditeurs, Clermont Ferrand 1919. - Vue aérienne de la cathédrale après la guerre.Vue aérienne de la cathédrale après la guerre. © Olivier Rigaut, Reims MétropoleVue aérienne de la cathédrale après la guerre.
© Olivier Rigaut, Reims Métropole - Vue aérienne de la cathédrale après la guerre.Vue aérienne de la cathédrale après la guerre. © Olivier Rigaut, Reims MétropoleVue aérienne de la cathédrale après la guerre.
© Olivier Rigaut, Reims Métropole - Bassin Art déco (1923)Bassin Art déco (1923), découvert cours J.-B. Langlet. (opération tramway, 2007) © C. Pilliot, Inrap.Bassin Art déco (1923), découvert cours J.-B. Langlet.
(opération tramway, 2007)
© C. Pilliot, Inrap. - Guirlande de fleurs stylisées et mosaïque Art déco (1923) sur l’entrée d’un immeuble, rue du Temple.Guirlande de fleurs stylisées et mosaïque Art déco (1923) sur l’entrée d’un immeuble, rue du Temple. ©...Guirlande de fleurs stylisées et mosaïque Art déco (1923) sur l’entrée d’un immeuble, rue du Temple.
© J.-J. Bigot, Inrap.
En pleine Seconde Guerre mondiale, le général Eisenhower décide, à la fin de 1944 de quitter le Grand Trianon de Versailles pour établir son quartier général à Reims, plus proche du front. C’est dans les locaux du lycée Roosevelt que, le lundi 7 mai 1945 à 2 heures 41 du matin, dans la salle des opérations du SHAEF (Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force), les forces alliées imposent la capitulation sans condition des armées du Troisième Reich, mettant ainsi fin à la Deuxième Guerre mondiale en Europe.
Depuis la guerre, la ville s’est considérablement développée, dépassant enfin la surface urbaine de l’Antiquité gallo-romaine. L’immensité du champ archéologique et l’importance des constructions et des aménagements, tant au centre de la ville que dans les quartiers périphériques, explique le grand nombre d’opérations archéologiques préventives qui se déroulent en permanence sur le sol rémois.
Depuis la guerre, la ville s’est considérablement développée, dépassant enfin la surface urbaine de l’Antiquité gallo-romaine. L’immensité du champ archéologique et l’importance des constructions et des aménagements, tant au centre de la ville que dans les quartiers périphériques, explique le grand nombre d’opérations archéologiques préventives qui se déroulent en permanence sur le sol rémois.