Localisation de la fouille du site n° 8. © LAT
Description
La fouille a été réalisée en deux phases, à mesure que les terrains étaient libérés après destructions des immeubles existants et en prévision d'une opération immobilière.L'apport majeur du site a été la découverte de la berge du fleuve, présente, au Ier siècle de notre ère sous la forme d'un mur formant berge, à plus de deux cents mètres à l'intérieur des terres.
Résultats
Une domus sur la berge du fleuveL'occupation domestique du site est attestée par la présence d'une première habitation construite sur solin remplacée, après un gain sur la grève du fleuve et l'aménagement de la berge, par une domus munie d'un système de chauffage ou d'un balnéaire. Les deux habitations, en très mauvais état de conservation, ont livré des restes d'enduits peints.
La fin de l'occupation domestique dans cette partie périphérique de la ville ouverte se situe vers 200.
Des gens de peu ?
Dix-sept sépultures ont été découvertes. Cinq ou six pouvaient appartenir à la nécropole proche de Saint-Lidoire (Ve-VIe siècles). Plus tardives (VIIe-IXe siècles), les autres inhumations sont contemporaines, d'après la datation du mobilier céramique, de traces d'habitat constituées de fosses à déchets et de vestiges d'une construction comportant un foyer.
Cette découverte pose la question de l'existence d'un groupe humain installé pendant quelques décennies au bord du fleuve.
Mise en culture et fluctuations urbaines
La mise en culture du site s'est traduite par un arasement général, surtout dans sa partie sud, de même que par un gain massif dans le lit du fleuve. La formation d'un niveau épais de plus d'un mètre d'épaisseur au total se poursuivit jusqu'au XIIIe ou au XIVe siècle.
Laissée hors de l'enceinte construite au milieu du XIVe siècle, cette zone, qui appartenait alors à la paroisse de La Riche, vit ses habitations servir de carrière de pierres pour la construction de la muraille, puis elle fut utilisée comme décharge pour les habitants enserrés à l'étroit dans le nouvel espace clos.
Dans la seconde moitié du XVe siècle et au XVIe siècle, le site fut réoccupé, cette fois par un atelier d'épinglier, dont la fouille a livré la cour et des traces d'activité.
Inondation
L'élévation rapide et importante (de l'ordre de 1,50 m), du niveau des sols dans la cour de l'atelier (et alentour) vers 1500, semble être le premier indice attesté de réponse aux crues. En effet, l'achèvement de la canalisation de la Loire dans des levées, à la fin du Moyen Âge, engendra des crues qui parfois brisaient les digues et créaient des inondations, ou au moins engendraient des remontées d'humidité par le sol.