Artisanat et production
Localisation des sites d’artisanat et de production de l’Antiquité au Moyen Âge.
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Protohistoire (IIe siècle avant - Ier siècle de notre ère)
La fouille de l’établissement gaulois occupé entre 180 et 120 (site 67) a révélé de nombreuses structures semi-enterrées attestant l’existence d’un secteur artisanal. Le fer y était travaillé, ainsi que probablement le textile.
Atelier gaulois semi-enterré de lHopital Clocheville (site 67, IIe siècle avant notre ère). Dans le caisson carré implanté dans le sol, la présence dun gros récipient cylindrique contenant une masse ferrugineuse compacte laisse penser quil sagissait dun atelier de travail du fer.
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Haut-Empire (Ier- IIIe siècles), la ville ouverte
Sur la centaine d’hectares que couvrait la ville ouverte, implantée le long de la rive gauche de la Loire au tournant de notre ère, aucun îlot bâti ne semble avoir été exclusivement consacré à l’artisanat. Des traces d’activités spécifiques ont en revanche été repérées en divers endroits : des pièces de bois récupérées et réutilisées indiquent le travail du bois ; des lits de déchets provenant de leur taille et des fours à chaux, celui de la pierre ; on a trouvé ici ou là, des indices de travail du bronze, du cuir et du textile, des chutes liées à la réalisation de petits ameublements et, dans la plaine alluviale, à une certaine distance de la ville, des vestiges évoquant la production de céramique et de tuiles. Mais ce sont surtout les métiers de bouche, comme la boulangerie artisanale du site 14, qui constituent alors l’activité la plus représentée. Les divers métiers ont pu être identifiés par leurs dépotoirs spécialisés. En effet, au Haut-Empire, l’agglomération applique une sorte de tri sélectif avant la lettre pour gérer ses déchets, qui sont enfouis dans sa périphérie. Seules les résidus de démolition des édifices, nivelés, restent sur place.
- Moule lié au travail du bronze (Ier siècle).Moule lié au travail du bronze (Ier siècle), découvert dans une petite fosse lors de la fouille du...Moule lié au travail du bronze (Ier siècle), découvert dans une petite fosse lors de la fouille du lycée Descartes (site 64). Malgré son identification, sa forme évoque fortement un creuset qui sert à faire fondre le métal.
© Inrap - Moule de bronzier destiné à fabriquer des objets architecturaux décoratifs.Moule de bronzier destiné à fabriquer des objets architecturaux décoratifs, peut-être des appliques murales, en...Moule de bronzier destiné à fabriquer des objets architecturaux décoratifs, peut-être des appliques murales, en forme de feuille (site 11, Ier siècle).
© LAT - Vue du dessus de la base maçonnée incomplète du four à pain de la boulangerie de la place François Sicard.Vue du dessus de la base maçonnée incomplète du four à pain de la boulangerie de la place François...Vue du dessus de la base maçonnée incomplète du four à pain de la boulangerie de la place François Sicard (IIe siècle (site 14, IIIe siècle).
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Bas-Empire - Haut Moyen Âge (IVe- IXe siècles), la ville close
Pour les siècles suivants, les traces d’activités artisanales et de production se font extrêmement rares. Dans le domaine de l’architecture, cela s’explique probablement par le recours accru à des matériaux périssables dans la construction. Seules les activités de bouche restent encore perceptibles à travers des dépôts d’ossements animaux.
Moyen Âge central (Xe- XIVe siècles), la ville double
Au Xe siècle, des indices concernant le pèlerinage (moules à médailles du site 1) apportent la preuve matérielle de l’importante vénération qui s’est développée autour de la tombe de saint Martin.
Les seules traces d’activités artisanales sont liées à la construction et à l’aménagement d’édifices religieux. Dès le VIIIe siècle et jusqu’au XIIe, l’enfouissement des déchets artisanaux (tout comme celui des excréments) est pratiqué dans des fosses qui semblent installées dans les jardins et arrière-cours des bâtiments (voir site 14).
Les seules traces d’activités artisanales sont liées à la construction et à l’aménagement d’édifices religieux. Dès le VIIIe siècle et jusqu’au XIIe, l’enfouissement des déchets artisanaux (tout comme celui des excréments) est pratiqué dans des fosses qui semblent installées dans les jardins et arrière-cours des bâtiments (voir site 14).
Fragment d’un moule à médailles liées au pèlerinage au monastère de Saint-Martin (site 1, Xe siècle). La médaille supérieure, carrée, de 2 cm de côté, laisse voir le motif religieux de l’alpha et de l’oméga, signifiant le début et la fin de toute chose.
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Bas Moyen Âge (XIVe- XVIe siècles), la ville réunie
Au moment de la construction de l’enceinte du XIVe siècle, les activités artisanales sont à nouveau bien visibles dans la ville. Les activités jugées les plus polluantes (potiers et bouchers) sont exclues de l’intérieur de l’enceinte (voir site 12), sans que ce soit une règle intangible puisqu’une fouille a permis d’identifier un atelier intra muros du XVIe siècle. Un atelier d’épinglier a également pu être identifié hors les murs (voir site 8).
La chaîne de production de l’atelier d’épinglier du site 8 (XVIe siècle) :
- 1 et 4 : éléments récupérés pour être refondus ;
- 2 : creuset;
- 3 : moule ;
- 5 et 6 : produits finis (boucles, épingles, ferrets...).
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- 1 et 4 : éléments récupérés pour être refondus ;
- 2 : creuset;
- 3 : moule ;
- 5 et 6 : produits finis (boucles, épingles, ferrets...).
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