Localisation du chantier du site 021. © LAT
Description
L'objectif initial de cette intervention archéologique était l'étude du fossé défensif du castrum sancti Martini construit au Xe siècle. Fortement imbriquée dans le rythme de progression des travaux, elle s'est restreinte à l'observation de tranchées implantées en fonction de l'état de conservation des niveaux archéologiques et au contrôle des terrassements pour enregistrer un maximum d'informations sur l'extension des vestiges observés. D'où son appellation d'« observation » et non de « fouille ».Résultats
Une occupation du Ier siècleLes premières traces de présence humaine sont constituées de quelques tessons, d'ossements animaux et d'un foyer, le tout daté par la céramique du premier tiers du Ier siècle de notre ère.
Une voie de circulation ouest-est (assemblage de blocs calcaires sur lit de gravier) est mise en place à la même période sous l'emplacement de l'actuelle rue de la Monnaie. Tout le reste de la surface (soit 1 500 m²), quoique desservi par la voie, demeure non bâti. Des niveaux de circulation qui se présentent sous la forme de fines couches de terre argileuse grise, riche en charbons de bois et petits tessons écrasés alternent avec des recharges de matériaux sableux jusqu'au milieu du même siècle. Vers la fin du Ier siècle ou au tout début du IIe, la partie méridionale du site connaît un léger remaniement avec la mise en place d'une rigole d'axe ouest-est destinée à faciliter l'écoulement des eaux de pluie. Puis la voie de circulation et l'espace nu sont abandonnés.
Pendant tout le IIe siècle, des gravats sont répandus sur toute la surface de façon homogène, sans que l'on sache dans quel but.
Une activité métallurgique du haut Moyen Âge
Dès le Bas-Empire, les gravats sont recouverts par un sédiment argilo-organique noir (des « terres noires »), interprété comme un niveau agricole.
Vers la fin du VIIIe ou au IXe siècle, un foyer de métallurgie du fer fonctionne sur place.
Le fossé du castrum de Saint-Martin
Au Xe siècle, l'abbaye de Saint-Martin se dote d'un système défensif autonome. Malheureusement, l'angle nord-est de l'enceinte du castrum sancti Martini se trouvant immédiatement au sud du chantier, seule une petite partie du fossé qui la doublait a pu être observé. Son profil est en V, sa largeur devait approcher les 5 m pour une profondeur de 3 m. La base du remplissage situerait vers la fin du Xe ou le début du XIe siècle le début de son comblement ainsi que sa transformation en égout.
Au XIVe siècle, après la désaffectation du système défensif, deux fosses dépotoirs et trois sépultures en cercueils viennent occuper l'espace entre le fossé et le mur d'enceinte.