Synthèse par périodes

Avant l’Antiquité

« Une colline située à la confluence de deux cours d’eau ». C’est la configuration qu’évoque le toponyme latin d’origine gauloise Condate, qui fut le nom de Rennes pendant l’Antiquité. La topographie du lieu offrait d’indéniables atouts pour l’installation d’un site défensif.

Pendant longtemps d’ailleurs, malgré l’absence de preuves tangibles, historiens et érudits ont soutenu que le chef-lieu de cité antique avait été bâti à l’emplacement de l’oppidum des Riédons du temps de la Gaule indépendante. Aujourd’hui, grâce à l’archéologie, on est en mesure d’affirmer que la première occupation dense du site de Rennes n’est pas antérieure à la création de la ville antique, peu de temps après la conquête de la Gaule par César entre 58 et 51 avant notre ère.
Des témoignages de présence humaine, notamment quelques objets retrouvés à l’occasion de travaux d’urbanisme anciens (haches en pierre polies, pointes de flèche ou éclats de silex retouchés) ou lors de la canalisation de la Vilaine au XIXe siècle (lames d’épées et haches à douille en bronze), montrent que l’homme était évidemment présent sur les lieux dès la Préhistoire. Cependant, dans tous les cas, il s’agit d’objets isolés, sans doute perdus, ou ayant peut-être, pour certains, été jetés intentionnellement dans le fleuve. Aucun n’est lié à un site archéologique qui permettrait de penser que l’emplacement où il a été découvert a connu autre chose qu’une fréquentation sporadique.

Pour l’époque gauloise, lors de fouilles récentes, quelques vagues traces ont pu être observées ponctuellement dans l’espace qui sera plus tard urbanisé. Mais il ne s’agit que de témoignages d’activités agricoles. Le site d’une petite exploitation datable du IVe-IIIe siècle avant notre ère a ainsi été identifié en bordure de l’Ille, à 250 m au nord du périmètre de la ville antique, tandis qu’un habitat gaulois du IIIe-IIe siècle a été reconnu à quelques centaines de mètres en aval de la confluence des deux cours d’eau, au lieu- dit Vieuxville-Beaurade. Enfin, plus récemment, un autre site gaulois remontant au IVe-IIIe siècle avant notre ère a pu être étudié au nord ouest de la ville actuelle. Mais tous ne correspondent qu’à des installations agricoles classiques, semblables à celles qui jalonnent les campagnes gauloises. L’emplacement d’une éventuelle agglomération gauloise ou d’une forteresse correspondant au siège des Riédons de l’époque de l’indépendance reste donc à identifier.