La ville du Haut-Empire
(La période du Haut-Empire couvre les Ier-IIIe siècles de notre ère.)
Les archéologues et les historiens s’accordent aujourd’hui pour dire que Condate est une ville créée de toutes pièces (ex nihilo). Sa fondation, comme celle de bon nombre d’autres chefs-lieux de cité de Gaule romaine, est sans doute liée à l’organisation administrative des territoires conquis, menée par le futur empereur Auguste, vers 15-10 avant notre ère.
Il est probable que son emplacement a été choisi en raison d’une conjonction de conditions favorables. Outre la confluence de l’Ille et de la Vilaine, l’existence d’un axe de circulation majeur – la voie en provenance de Juliomagus (Angers) – et la topographie propice à la mise en place d’un urbanisme à la romaine ont sans doute été des éléments décisifs.
Les observations réalisées ces trente dernières années grâce aux fouilles archéologiques montrent que, dès la fin du Ier siècle avant notre ère, une viabilisation du terrain est entreprise. Certains secteurs sont défrichés ou nivelés tandis qu’un réseau de larges fossés préfigurant le plan de la ville est mis en place. Assez rapidement, les îlots délimités par le carroyage (quadrillage) de rues, sont occupés. Il ne s’agit toutefois, dans un premier temps, que d’installations précaires, le plus souvent des activités artisanales (potiers, forgerons, orfèvres, bronziers, etc.) comme celles que l’on retrouve dans toute ville naissante.
Les archéologues et les historiens s’accordent aujourd’hui pour dire que Condate est une ville créée de toutes pièces (ex nihilo). Sa fondation, comme celle de bon nombre d’autres chefs-lieux de cité de Gaule romaine, est sans doute liée à l’organisation administrative des territoires conquis, menée par le futur empereur Auguste, vers 15-10 avant notre ère.
Il est probable que son emplacement a été choisi en raison d’une conjonction de conditions favorables. Outre la confluence de l’Ille et de la Vilaine, l’existence d’un axe de circulation majeur – la voie en provenance de Juliomagus (Angers) – et la topographie propice à la mise en place d’un urbanisme à la romaine ont sans doute été des éléments décisifs.
Les observations réalisées ces trente dernières années grâce aux fouilles archéologiques montrent que, dès la fin du Ier siècle avant notre ère, une viabilisation du terrain est entreprise. Certains secteurs sont défrichés ou nivelés tandis qu’un réseau de larges fossés préfigurant le plan de la ville est mis en place. Assez rapidement, les îlots délimités par le carroyage (quadrillage) de rues, sont occupés. Il ne s’agit toutefois, dans un premier temps, que d’installations précaires, le plus souvent des activités artisanales (potiers, forgerons, orfèvres, bronziers, etc.) comme celles que l’on retrouve dans toute ville naissante.
- Au Haut-Empire (Ier-IIIe siècles de notre ère), la ville occupe une surface d’environ 90 hectares sur...Au Haut-Empire (Ier-IIIe siècles de notre ère), la ville occupe une surface d’environ 90 hectares sur de légères pentes qui dominent le paysage environnant. Le lieu est facilement aménageable et le relief permet la mise en œuvre d’une scénographie urbaine ostentatoire. Sur le plan, les courbes de niveau sont figurées en marron. Le tracé des cours d’eau est celui d’aujourd’hui, en partie canalisé.
© Stéphane Jean et Arnaud Desfonds, Inrap - Dès le début de l’époque romaine, on creuse de grands fossés destinés à distinguer l’espace...Dès le début de l’époque romaine, on creuse de grands fossés destinés à distinguer l’espace public (la chaussée) des terrains privés qui la bordent. Ici deux fossés se succèdent quasiment au même emplacement et, plus tard, le mur sud d’une maison fige cette limite.
Parking de la place Hoche, Rennes (Ille-et-Vilaine), 1994.
© Équipe de fouille, Inrap - Four de potier du début du Ier siècle de notre ère ayant conservé sa sole. Ancien hôpital...Four de potier du début du Ier siècle de notre ère ayant conservé sa sole.
Ancien hôpital militaire Ambroise Paré, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2000.
© Gaétan Le Cloirec, Inrap - 1. Amas de tesselles de mosaïque noire et blanche et de petits carreaux de terre cuite provenant d’un sol démonté. Dans...1. Amas de tesselles de mosaïque noire et blanche et de petits carreaux de terre cuite provenant d’un sol démonté. Dans l’Ouest, ce type de revêtement remonte généralement au début du Haut-Empire. 2. Vue de détail des petits cubes de pierre. Les blancs sont en calcaire, les gris foncés ou noirs sont en schiste ardoisier.
18 Allée Coysevox, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2016.
© Équipe de fouille, Inrap - Fossé occidental du cardo en cours de fouille. De part et d’autre de son tracé, des pierres placées en...Fossé occidental du cardo en cours de fouille. De part et d’autre de son tracé, des pierres placées en position verticale servaient à caler les planches constituant les parois de son coffrage.
Station de métro ligne B Place Sainte-Anne, Rennes (Ille-et-Vilaine).
© Équipe de fouille, Inrap - Ces deux bornes milliaires (blocs de pierre indiquant les distances qui jalonnaient les voies), datant de la seconde moitié du...Ces deux bornes milliaires (blocs de pierre indiquant les distances qui jalonnaient les voies), datant de la seconde moitié du IIIe siècle, ont été confectionnées à partir de blocs d’architecture récupérés sur des monuments désaffectés que, soit par désintérêt soit parce qu’ils n’en avaient plus les moyens, les notables de la cité n’entretenaient plus.
© Musée de Bretagne
Ce n’est qu’à partir du milieu du Ier siècle de notre ère que le caractère urbain du chef-lieu s’affirme. Les espaces publics sont alors aménagés durablement et le bâti, essentiellement en bois, se densifie. Les habitations du Ier siècle sont le plus souvent de taille relativement modeste et dépourvues d’éléments de confort. Ceci n’exclut évidemment pas la présence de riches demeures, parfois suggérée par un amas de tesselles de mosaïque noire et blanche provenant d’un sol démonté ; mais à ce jour aucune fouille n’en a mis en évidence.
Petit à petit à partir du IIe siècle, le paysage urbain tend à reproduire le modèle romain. Cela se traduit par exemple par la construction presque systématique de galeries-portiques en bordure des rues, dont elles sont séparées par des fossés soigneusement coffrés de bois. Caractéristique de la romanité, la parure monumentale de la ville se développe, tandis que les plans des habitations s'’inspirent de plus en plus des usages méditerranéens. Condate présente alors, comme tout chef-lieu de cité de l’époque, les caractéristiques d’un carrefour économique, politique et culturel. Les inscriptions lapidaires provenant du principal temple de la ville le rappellent.
Avant la grande crise qui va secouer l’Empire à partir du milieu du IIIe siècle, une phase de prospérité économique peut être observée. Elle se traduit par un renouveau architectural éphémère et par de multiples regroupements fonciers qui permettent à de riches propriétaires de se faire construire de vastes demeures couvrant parfois une grande partie de la surface des îlots urbains. Quelques indices comme la réutilisation de blocs architecturaux provenant de monuments publics abandonnés faute d’entretien suggèrent cependant que les fondements même de la société de l’époque, comme l'’évergétisme (obligation morale de financement du fonctionnement de la cité par les élites) commencent à être remis en question.
Petit à petit à partir du IIe siècle, le paysage urbain tend à reproduire le modèle romain. Cela se traduit par exemple par la construction presque systématique de galeries-portiques en bordure des rues, dont elles sont séparées par des fossés soigneusement coffrés de bois. Caractéristique de la romanité, la parure monumentale de la ville se développe, tandis que les plans des habitations s'’inspirent de plus en plus des usages méditerranéens. Condate présente alors, comme tout chef-lieu de cité de l’époque, les caractéristiques d’un carrefour économique, politique et culturel. Les inscriptions lapidaires provenant du principal temple de la ville le rappellent.
Avant la grande crise qui va secouer l’Empire à partir du milieu du IIIe siècle, une phase de prospérité économique peut être observée. Elle se traduit par un renouveau architectural éphémère et par de multiples regroupements fonciers qui permettent à de riches propriétaires de se faire construire de vastes demeures couvrant parfois une grande partie de la surface des îlots urbains. Quelques indices comme la réutilisation de blocs architecturaux provenant de monuments publics abandonnés faute d’entretien suggèrent cependant que les fondements même de la société de l’époque, comme l'’évergétisme (obligation morale de financement du fonctionnement de la cité par les élites) commencent à être remis en question.