Commerce et artisanat
Âge du Fer
Vesontio, la capitale des Séquanes, constitue alors un point de jonction entre pays rhénan et rhodanien, entre les voies transjurassiennes qui relient, par le col de Jougne, le plateau suisse et l’Italie du Nord au Bassin parisien. Le Doubs qui entoure la ville la protège, mais l’ouvre aussi au monde en la dynamisant : à la fin de l’âge du Fer, l’artisanat et les échanges s’y développent et enrichissent ses habitants.
Le site d’habitat de Saint-Paul (près du Collège Lumière) a livré les vestiges d’un four de potier datant du premier âge du Fer (Hallstatt ancien et moyen) et de nombreuses scories provenant d’un atelier de travail du fer à La Tène ancienne. Parmi les nombreux objets collectés dans le lit du Doubs, plusieurs sont d’origine italique et témoignent des échanges de part et d’autre des Alpes dès le début de l’âge du Fer.
Au sein de l’oppidum de la fin de l’âge du Fer (La Tène finale), des traces d’activité artisanale sont souvent présentes dans les secteurs d’habitat. Mais les activités liées au feu, métallurgie et poterie, semblent concentrées dans la partie nord de la boucle, dans un quartier spécialisé desservi par le Doubs ; plusieurs fours de potiers datés de La Tène finale et du tout début de l’époque gallo-romaine y ont été fouillés. La production de vases bouteilles indigènes destinés à la boisson est attestée à la résidence du Centre (site du 25, rue Proudhon), par exemple, où un four et des dépotoirs ont été découverts en 1989. Aux Remparts dérasés, diverses activités attribuées à La Tène finale ont été distinguées : ce secteur regroupait des potiers (restes de fours et ratés de cuisson), des bronziers (déchets de fabrication, coulées de bronze) et des tabletiers (os découpés).
Sur les rives du Doubs (site du parking des Remparts dérasés), les fortifications sont aménagées pour le commerce : couvrant un premier mur de berge de la fin du IIe siècle avant notre ère, sans doute déjà lié à une installation portuaire, le murus gallicus est percé d’une porte qui permet un accès du quartier artisanal et commercial aux rives du Doubs. Le commerce avec l’Italie (fluvial via la Saône et le Doubs depuis la Méditerranée, et routier depuis les cols alpins) est attesté par les amphores découvertes dans les fouilles bisontines : dès La Tène finale, le vin, l’huile ou la sauce de poisson, proviennent essentiellement de la côte tyrrhénienne.
Le site d’habitat de Saint-Paul (près du Collège Lumière) a livré les vestiges d’un four de potier datant du premier âge du Fer (Hallstatt ancien et moyen) et de nombreuses scories provenant d’un atelier de travail du fer à La Tène ancienne. Parmi les nombreux objets collectés dans le lit du Doubs, plusieurs sont d’origine italique et témoignent des échanges de part et d’autre des Alpes dès le début de l’âge du Fer.
Au sein de l’oppidum de la fin de l’âge du Fer (La Tène finale), des traces d’activité artisanale sont souvent présentes dans les secteurs d’habitat. Mais les activités liées au feu, métallurgie et poterie, semblent concentrées dans la partie nord de la boucle, dans un quartier spécialisé desservi par le Doubs ; plusieurs fours de potiers datés de La Tène finale et du tout début de l’époque gallo-romaine y ont été fouillés. La production de vases bouteilles indigènes destinés à la boisson est attestée à la résidence du Centre (site du 25, rue Proudhon), par exemple, où un four et des dépotoirs ont été découverts en 1989. Aux Remparts dérasés, diverses activités attribuées à La Tène finale ont été distinguées : ce secteur regroupait des potiers (restes de fours et ratés de cuisson), des bronziers (déchets de fabrication, coulées de bronze) et des tabletiers (os découpés).
Sur les rives du Doubs (site du parking des Remparts dérasés), les fortifications sont aménagées pour le commerce : couvrant un premier mur de berge de la fin du IIe siècle avant notre ère, sans doute déjà lié à une installation portuaire, le murus gallicus est percé d’une porte qui permet un accès du quartier artisanal et commercial aux rives du Doubs. Le commerce avec l’Italie (fluvial via la Saône et le Doubs depuis la Méditerranée, et routier depuis les cols alpins) est attesté par les amphores découvertes dans les fouilles bisontines : dès La Tène finale, le vin, l’huile ou la sauce de poisson, proviennent essentiellement de la côte tyrrhénienne.
- Four de potier de La Tène finaleFour de potier de La Tène finale, fouillé dans le quartier artisanal sur le site de la Résidence du Centre. Au premier...Four de potier de La Tène finale, fouillé dans le quartier artisanal sur le site de la Résidence du Centre. Au premier plan, le creusement en forme de couloir constitue l’alandier dans lequel était allumé le feu. Le four, circulaire, était constitué d’une partie basse excavée, dans laquelle circulait l’air chaud, et d’une sole perforée au-dessus de laquelle étaient disposés les pots à cuire. Le four était couvert durant la cuisson.
Fouille H. Dartevelle, Afan.
© H. Dartevelle, Inrap - Vase balustre gaulois.Vase balustre gaulois. Ce contenant destiné au service de la table est typique des céramiques de La Tène finale, comme...Vase balustre gaulois. Ce contenant destiné au service de la table est typique des céramiques de La Tène finale, comme celles qui pouvaient être produites dans le four de potier mis au jour sur le même site (cliché précédent).
Fouille H. Dartevelle, Afan.
© H. Dartevelle, Inrap
Antiquité
À l’époque augustéenne (-27 / +14), le caractère artisanal et commercial du quartier nord de la ville se confirme. Le murus gallicus est remplacé, au début de notre ère, par un mur de berge monumental en pierres, formant un glacis, ouvert sur des quais et des débarcadères. Les réseaux commerciaux, dont les amphores découvertes constituent de bons indices, concernent essentiellement la Gaule narbonnaise mais s’étendent aussi à l’Espagne et à Rhodes. Au Ier siècle de notre ère, c’est dans ces contenants que sont transportées les dattes d’Orient ou d’Égypte. Les soldats romains restés en garnison et mêlés aux auxiliaires gaulois sont aussi à l’origine de la circulation des produits : les monnaies découvertes à Vesontio montrent une présence militaire romaine dans la ville dès le tournant de notre ère.
Autre témoignage du commerce avec le monde méditerranéen, les marbres qui ornent les résidences luxueuses ou les bâtiments publics du Haut-Empire proviennent de Grèce, de Turquie, de Tunisie ou d’Égypte. Si la production de céramique semble abandonnée après l’époque augustéenne, sans doute alors « décentralisée » dans une zone extérieure au pôle urbain, la vocation artisanale du quartier nord de la ville se pérennise entre le Ier et la fin du IIIe siècle : métallurgie et tabletterie y côtoient un atelier de verrier du IIe siècle installé dans la grande halle d’un entrepôt.
Autre témoignage du commerce avec le monde méditerranéen, les marbres qui ornent les résidences luxueuses ou les bâtiments publics du Haut-Empire proviennent de Grèce, de Turquie, de Tunisie ou d’Égypte. Si la production de céramique semble abandonnée après l’époque augustéenne, sans doute alors « décentralisée » dans une zone extérieure au pôle urbain, la vocation artisanale du quartier nord de la ville se pérennise entre le Ier et la fin du IIIe siècle : métallurgie et tabletterie y côtoient un atelier de verrier du IIe siècle installé dans la grande halle d’un entrepôt.
- Restitution axonométrique du mur de berge augustéenRestitution axonométrique du mur de berge augustéen mis au jour en 2001, et de son débarcadère, à...Restitution axonométrique du mur de berge augustéen mis au jour en 2001, et de son débarcadère, à l’emplacement du parking des Remparts dérasés.
Fouille L. Vaxelaire, Afan. Restitution C. Gaston.
© Inrap - Four de potier augustéenFour de potier augustéen mis au jour en 2004 au Collège Lumière, vue en coupe. Il est constitué d’un canal...Four de potier augustéen mis au jour en 2004 au Collège Lumière, vue en coupe. Il est constitué d’un canal de chauffe annulaire creusé dans les limons naturels autour d’un pilier central non excavé qui soutient la sole perforée et le laboratoire. Abritant les pots à cuire, ce dernier était fermé par une couverture temporaire (en tuiles, terre, fragments d’amphore…) durant la cuisson.
Fouille C. Munier, Inrap.
© Ph. Haut, Inrap - Foyer d’un four de fusion du verre (IIe siècle)Foyer d’un four de fusion du verre (IIe siècle) découvert en 2001 au du parking des Remparts...Foyer d’un four de fusion du verre (IIe siècle) découvert en 2001 au du parking des Remparts dérasés. Plusieurs fours quadrangulaires ou circulaires étaient installés dans une halle artisanale. Seule la partie inférieure, le foyer, est conservée. La chambre de fusion du verre du niveau supérieur a disparu.
Fouille L. Vaxelaire, Afan.
© Ph. Haut, Afan
Moyen Âge
D’une façon générale, les vestiges correspondant au haut Moyen Âge sont rarissimes. L’opération de la rue du Porteau a toutefois exhumé des scories qui pourraient témoigner d’une activité de forge.
Si, à partir de la fin du XIIIe siècle, le développement de l’artisanat et du commerce sont attestés par les sources historiques, notamment par les rôles des impôts (listes de noms qui précise parfois le métier), les recherches archéologiques récentes peinent à mettre en évidence ce type d’activité. La création de foires et marchés, le développement d’un artisanat du textile, du métal et de l’orfèvrerie, du travail du cuir et des peaux, parmi d’autres, apparaissent néanmoins dans la documentation écrite. Les fouilles de la rue de Vignier ont livré plusieurs centaines de chevilles osseuses trahissant l’activité d’un cornatier dans un quartier d’outre-pont aux XIIIe-XIVe siècles ; un four de bronzier et de nombreux débris de creusets et de moules ont montré la présence aux XVe et XVIe siècles d’un atelier en plein cœur du quartier commercial (site de la Place de la Révolution), tout près du marché, de la poissonnerie et des boucheries. Ces deux fouilles témoignent de l’essor économique du suburbium (la boucle du Doubs et le quartier d’outre-pont) au détriment de la « cité », qui n’abrite plus que le quartier religieux. Le centre de gravité des activités commerciales se déplace peu à peu de la place Saint-Quentin, située aux portes de la « cité », vers le quartier du bourg ou du maisel (boucheries), situé près du pont.
Plusieurs fours à chaux ont été mis au jour sur les sites bisontins, l’un daté de l’an mil (aux Remparts dérasés), un autre du XVe siècle (site du Palais de Justice). Ce dernier était implanté dans l’îlot de l’hôtel de ville et correspond probablement à un des fours dont les archives municipales conservent les comptes de construction pour le XVe siècle. Leur production était destinée aux chantiers communaux, notamment aux fortifications, ou à la vente.
Si, à partir de la fin du XIIIe siècle, le développement de l’artisanat et du commerce sont attestés par les sources historiques, notamment par les rôles des impôts (listes de noms qui précise parfois le métier), les recherches archéologiques récentes peinent à mettre en évidence ce type d’activité. La création de foires et marchés, le développement d’un artisanat du textile, du métal et de l’orfèvrerie, du travail du cuir et des peaux, parmi d’autres, apparaissent néanmoins dans la documentation écrite. Les fouilles de la rue de Vignier ont livré plusieurs centaines de chevilles osseuses trahissant l’activité d’un cornatier dans un quartier d’outre-pont aux XIIIe-XIVe siècles ; un four de bronzier et de nombreux débris de creusets et de moules ont montré la présence aux XVe et XVIe siècles d’un atelier en plein cœur du quartier commercial (site de la Place de la Révolution), tout près du marché, de la poissonnerie et des boucheries. Ces deux fouilles témoignent de l’essor économique du suburbium (la boucle du Doubs et le quartier d’outre-pont) au détriment de la « cité », qui n’abrite plus que le quartier religieux. Le centre de gravité des activités commerciales se déplace peu à peu de la place Saint-Quentin, située aux portes de la « cité », vers le quartier du bourg ou du maisel (boucheries), situé près du pont.
Plusieurs fours à chaux ont été mis au jour sur les sites bisontins, l’un daté de l’an mil (aux Remparts dérasés), un autre du XVe siècle (site du Palais de Justice). Ce dernier était implanté dans l’îlot de l’hôtel de ville et correspond probablement à un des fours dont les archives municipales conservent les comptes de construction pour le XVe siècle. Leur production était destinée aux chantiers communaux, notamment aux fortifications, ou à la vente.
- Four à chaux construit vers l’an milFour à chaux construit vers l’an mil, découvert en 2001 sur le site du parking des Remparts dérasés. ...Four à chaux construit vers l’an mil, découvert en 2001 sur le site du parking des Remparts dérasés.
Fouille L. Vaxelaire, Afan.
© Ph. Haut, Afan - Four à chaux du XVe siècleFour à chaux du XVe siècle mis au jour en 2000 lors des fouilles du Palais de Justice. Fouille L....Four à chaux du XVe siècle mis au jour en 2000 lors des fouilles du Palais de Justice.
Fouille L. Vaxelaire, Afan.
© Ph. Haut, Afan - Extrait du compte de construction d’un four à chaux communalExtrait du compte de construction d’un four à chaux communal (chauffour ou fornel de chaulx) en 1499. Archives municipales de...Extrait du compte de construction d’un four à chaux communal (chauffour ou fornel de chaulx) en 1499.
Archives municipales de Besançon, CC63, f° 121.
Fouille L. Vaxelaire, Afan. Étude documentaire V. Viscusi Simonin. © Archives municipales de Besançon - Four de bronzier du XVe siècle en cours de fouilleFour de bronzier du XVe siècle en cours de fouille. Le foyer qui contenait les creusets est construit à l’aide de...Four de bronzier du XVe siècle en cours de fouille. Le foyer qui contenait les creusets est construit à l’aide de fragments de tegulae (« tuiles ») antiques. Un creuset de terre a été trouvé en place sur la sole perforée.
Fouille V. Viscusi-Simonin, Inrap.
© M.-A. Widehen, Inrap