Préhistoire
Vue générale du site néolithique du boulevard Nédélec.
© F. Parent, Inrap
© F. Parent, Inrap
La Préhistoire couvre une immense période, qui s’étend depuis l’apparition de l’homme (il y a environ 2,7 millions d’années) jusqu’à celle des premiers textes écrits (vers 3500 avant notre ère). La présence humaine est attestée sur notre territoire national il y a environ 1,5 millions d’années. En simplifiant le schéma, la Préhistoire peut être divisée en trois grandes phases : le Paléolithique, le Mésolithique et le Néolithique.
C’est au cours du Paléolithique que se produit la lente évolution biologique des hominidés jusqu’à Homo sapiens. Durant cette période, les hommes sont des chasseurs-cueilleurs. Ils élaborent des outils en pierre taillée, acquièrent une conscience religieuse et inventent l’expression artistique (la grotte Cosquer, proche de Marseille, en est un formidable témoin).
C’est au cours du Paléolithique que se produit la lente évolution biologique des hominidés jusqu’à Homo sapiens. Durant cette période, les hommes sont des chasseurs-cueilleurs. Ils élaborent des outils en pierre taillée, acquièrent une conscience religieuse et inventent l’expression artistique (la grotte Cosquer, proche de Marseille, en est un formidable témoin).
- Les parois des salles non submergées de la grotte Cosquer portent d’innombrables représentations animales...Les parois des salles non submergées de la grotte Cosquer portent d’innombrables représentations animales, dont plus de 10 %...Les parois des salles non submergées de la grotte Cosquer portent d’innombrables représentations animales, dont plus de 10 % concernent des animaux marins : phoques, poissons, méduses ou poulpes… ici un couple de grands pingouins.
© J. Clottes - Le cheval est l’animal le plus représenté sur les parois de la grotte CosquerLe cheval est l’animal le plus représenté sur les parois de la grotte Cosquer. Ici dessinés au charbon et...Le cheval est l’animal le plus représenté sur les parois de la grotte Cosquer. Ici dessinés au charbon et surchargés d’autres gravures, ces trois chevaux sont situés juste au-dessus du niveau actuel de la mer.
© J. Clottes
Au Mésolithique (-10000 à -6000) des changements environnementaux consécutifs à un réchauffement climatique influencent les sociétés humaines. Le couvert forestier est de plus en plus dense et le gibier change ; les techniques de chasse s’adaptent.
Au Néolithique (-6000 à -2000), les hommes domestiquent les plantes et les animaux. Ils s’affranchissent progressivement des contraintes liées à la chasse et à la cueillette et tentent de dominer leur environnement. À partir du Ve millénaire avant notre ère, l’espace funéraire prend de l’importance et adopte des formes monumentales avec le phénomène du mégalithisme. Cette période s’achève avec l’avènement des âges des Métaux (Bronze puis Fer), qui marque l’entrée des sociétés humaines dans l’Histoire.
Malgré une reconnaissance archéologique substantielle du territoire marseillais, peu de sites ont livré des témoins se rapportant à la Préhistoire ; les lieux des découvertes sont presque exclusivement concentrés sur le flanc occidental de la colline Saint-Charles. Ce constat est en même temps une promesse pour l’avenir, car il signifie que notre connaissance de cet espace propice aux installations humaines n’en est probablement qu’à ses balbutiements.
Au Néolithique (-6000 à -2000), les hommes domestiquent les plantes et les animaux. Ils s’affranchissent progressivement des contraintes liées à la chasse et à la cueillette et tentent de dominer leur environnement. À partir du Ve millénaire avant notre ère, l’espace funéraire prend de l’importance et adopte des formes monumentales avec le phénomène du mégalithisme. Cette période s’achève avec l’avènement des âges des Métaux (Bronze puis Fer), qui marque l’entrée des sociétés humaines dans l’Histoire.
Malgré une reconnaissance archéologique substantielle du territoire marseillais, peu de sites ont livré des témoins se rapportant à la Préhistoire ; les lieux des découvertes sont presque exclusivement concentrés sur le flanc occidental de la colline Saint-Charles. Ce constat est en même temps une promesse pour l’avenir, car il signifie que notre connaissance de cet espace propice aux installations humaines n’en est probablement qu’à ses balbutiements.
- Fouille d'un niveau d'occupation néolithique (VIe millénaire avant notre ère)Fouille d'un niveau d'occupation néolithique (VIe millénaire avant notre ère), site du boulevard...Fouille d'un niveau d'occupation néolithique (VIe millénaire avant notre ère), site du boulevard Nédélec à Marseille.
© F. Parent, Inrap - Les niveaux du Néolithique ancien percés par les tranchées de mise en culture à l'époque grecque.Les niveaux du Néolithique ancien percés par les tranchées de mise en culture à l'époque grecque. ...Les niveaux du Néolithique ancien percés par les tranchées de mise en culture à l'époque grecque.
© I. Sénépart, SAM
Néolithique ancien
Le site de la rue Bernard-Dubois continue d’être occupé au Néolithique ancien (qui débute en Europe vers la fin du VIe millénaire avant notre ère). Les archéologues ont pu y identifier des sols aménagés, cuvettes et fosses... Le goût pour la consommation des mollusques marins (coques, bigorneaux) se confirme et restera, semble-t-il, une constante pour la Préhistoire récente de Marseille. Cette caractéristique montre comment les hommes ont su tirer profit d’un territoire d’approvisionnement particulier : la côte méditerranéenne.
Sur la rive sud du Vieux-Port (Pharo, École dentaire), trois fosses, datées du début du Ve millénaire, ont également fourni des coquillages. L’occupation est toutefois singulière, car le comblement de l’une de ces structures, au matériel caractéristique d’un dépotoir, inclut une jambe humaine. L’interprétation la plus évidente suggère que ce membre a été considéré comme un déchet, ce qui soulève néanmoins de nombreuses interrogations relatives aux pratiques funéraires de cette époque.
Sur la rive sud du Vieux-Port (Pharo, École dentaire), trois fosses, datées du début du Ve millénaire, ont également fourni des coquillages. L’occupation est toutefois singulière, car le comblement de l’une de ces structures, au matériel caractéristique d’un dépotoir, inclut une jambe humaine. L’interprétation la plus évidente suggère que ce membre a été considéré comme un déchet, ce qui soulève néanmoins de nombreuses interrogations relatives aux pratiques funéraires de cette époque.
Mésolithique
La trace la plus ancienne de présence humaine à Marseille remonte au Mésolithique (aucun vestige du Paléolithique n’est à signaler). Elle n’a d’ailleurs jusqu’à présent été attestée que par la fouille du 53-63 rue Bernard-Dubois, où ont été découverts des aménagements relatifs à un habitat. Ces derniers ont révélé des silex taillés, ainsi qu’un nombre important de coquillages marins parmi lesquels dominent les patelles et les bigorneaux.
Néolithique moyen et récent
À ce jour, le site le plus important pour la Préhistoire de Marseille occupe tout le flanc ouest de la colline Saint-Charles, entre la gare et la Porte d’Aix. Il a été reconnu en plusieurs points (53-63 rue Bernard-Dubois, rue Longue-des-Capucins, Voie Nouvelle, boulevard Nédélec) et a fait l’objet d’un programme de fouille de grande ampleur. Il s’agit d’un établissement se rapportant au Néolithique moyen et récent (de -4500 à -2000 environ). À cette époque le niveau de la mer était environ 4 mètres plus bas que l’actuel.
Un assemblage d’artefacts (céramique, silex, haches polies...) caractéristiques de cette période a été recueilli au cours des investigations, et des aménagements ont été identifiés sous la forme de fosses et de trous de poteaux. L’analyse fine des sédiments permet également d’envisager l’existence de constructions réalisées en terre crue.
Un assemblage d’artefacts (céramique, silex, haches polies...) caractéristiques de cette période a été recueilli au cours des investigations, et des aménagements ont été identifiés sous la forme de fosses et de trous de poteaux. L’analyse fine des sédiments permet également d’envisager l’existence de constructions réalisées en terre crue.
Herminette du Néolithique moyen, fouille de l'hôtel-Dieu.
© I. Sénépart, Ville de Marseille
© I. Sénépart, Ville de Marseille
Le fait le plus remarquable est que les coquillages marins semblent représenter une ressource alimentaire quasi-exclusive. Cela tranche avec le contexte économique de cette période et montre l’originalité de l’occupation de la colline Saint-Charles : le site pourrait avoir été spécialisé dans le traitement de ces coquillages. L’occupation semble se poursuivre jusqu’à la fin du IIIe millénaire, mais de manière plus anecdotique.
Âge du Bronze
En rive nord du Vieux-Port, la fouille des places Jules-Verne et Villeneuve-Bargemon a mis au jour un immense amas coquillier essentiellement composé d’huîtres. Des datations par le radiocarbone situent son fonctionnement entre -1400 et -1060. Place Villeneuve-Bargemon, l’identification d’une occupation datée entre la fin du VIIe et le début du VIe siècle avant notre ère a permis d’établir la présence humaine sur le Lacydon avant l’arrivée des premiers colons.
Denis Dubesset