Synthèse par périodes

Période Moderne

Vesontio Sequanorum Gallis Besanson Germanis Bysantz. Gravure sur cuivre d’après un dessin de Pierre d’Argent, vers 1550 1518. Publiée dans les Civitates orbis terrarum de Braun et Hogenberg en 1575 (Cologne, 2evolume, pl.16), cette vue de Besançon figure la Citadelle, la ville et ses remparts entre les collines de Bregille et Chaudanne, deux écussons aux armes de Besançon et du comté de Bourgogne et trois personnages au premier plan. (Archives municipales de Besançon, Ge-C-8.1).
© Bibliothèque municipale de Besançon
Enclave impériale sous domination espagnole (en tant qu’héritage de Charles Quint), la ville du XVIe siècle s’épanouit en profitant de la paix que lui vaut sa neutralité, ce qui favorise l’accroissement de sa population (12000 habitants au tout début du XVIIe siècle). La régression vient avec les guerres du XVIIe siècle, la guerre de Dix Ans en particulier (1634-1644). La ville, dont le tissu urbain s’est légèrement densifié, occupe toujours les mêmes secteurs, le long des deux rues principales de la Boucle et dans le quartier Battant et est encore défendue par l’enceinte médiévale.  

Conquise une première fois par Condé en 1668, une seconde fois par Louis XIV en 1674, Besançon, comme toute la Franche-Comté, est définitivement annexé à la France en 1678 par le traité de Nimègue. Les plans des XVIe et XVIIe siècles illustrent la physionomie que la ville conservera jusqu’aux grandes mutations du XIXe siècle. Besançon devient la capitale de cette nouvelle province française et abrite désormais les fonctions civiles de l’intendance, du parlement et de l’université. Elle s’intègre au réseau des places fortes de la frontière de l’Est et l’ample système fortifié conçu par l’ingénieur Vauban manifeste l’importance de son rôle militaire. La partie sommitale du quartier capitulaire est complètement rasée pour la construction de la citadelle. La place forte a fait l’objet d’un plan en relief achevé en 1622.
Le XVIIIe siècle est une période de prospérité. En 1791, la ville compte 32 180 habitants ; de nouvelles rues ont été créées, des bâtiments édifiés pour les institutions, parmi lesquelles l’intendance de Franche-Comté ; des jardins et des promenades ont vu le jour.  

Des vestiges de l’époque moderne ont été fouillés rue de Vignier, au lycée Condé, au parking de la Mairie, à l’Îlot Pâris. Il s’agit essentiellement de structures en creux (caves de maisons, citernes, latrines), qui montrent, à travers leur comblement, l’intense développement du mobilier domestique à cette époque (céramique, verre, bois, métal) par rapport aux ensembles de la fin du Moyen Âge. Au parking de la Mairie, par exemple, des fosses appartenant au couvent des Clarisses (XVIIe siècle) et à l’auberge du Sauvage (XVIIIe siècle) ont livré de grandes quantités de récipients en céramique glaçurée, en faïence ou en verre, ainsi que des ossements de la faune consommée. Les manières de tables et les habitudes alimentaires spécifiques à chacun des contextes ont ainsi pu être comparées.