Les méthodes

La susceptibilité magnétique

Mesure de la susceptibilité magnétique sur le terrain.
© J. Flahaut, Inrap
Complétant les observations de terrain, l’approche géophysique permet de caractériser le sol ou certaines structures archéologiques par le biais de leurs propriétés magnétiques.

En effet, l’homme peut avoir un impact sur la formation des oxydes de fer dans le sol. Les phénomènes de chauffe (incendie de bâtiment, foyer, etc.), la présence de matière organique, les activités liées au travail du fer sont autant de phénomènes anthropiques qui peuvent modifier la teneur et la composition en oxydes de fer et donc la susceptibilité magnétique du sol. Ce paramètre physique traduit la capacité d’un matériau à acquérir une aimantation sous l’action d’un champ magnétique.

Réalisées sur une surface décapée, les mesures géophysiques sont prises au plus près des niveaux archéologiques et les cartes obtenues fournissent à l’archéologue des informations complémentaires pour la compréhension d’un site. Ainsi, sur le site du Grotin, à Sauchy-Lestrée, l’intérieur du bâtiment est marqué par une hausse de la susceptibilité magnétique. En complément d’autres méthodes, l’analyse de sa répartition permet de mieux cerner le plan du bâtiment et sa fonction. À Saint-Christ-Briost, quatre grandes fosses ont été mises au jour sur le site des Dix-Huit. Les valeurs de susceptibilités magnétiques particulièrement fortes enregistrées sur l’une d’elles traduisent des phénomènes liés à la chauffe et/ou à la présence de matière organique.

Cette approche géophysique trouve de nombreuses similitudes avec celle de l’archéopédologue, lorsqu’il effectue une cartographie du phosphate. La combinaison de ces deux méthodes sur certains sites du canal Seine-Nord Europe a déjà fourni des résultats particulièrement intéressants pour la compréhension de l’impact anthropique sur les sols.
Guillaume Hulin, Inrap