Bas Moyen Âge
La ville réunie du Bas Moyen Âge (XIVe - XVIe siècles)

La ville réunie vers 1400
La guerre de Cent Ans fut l’occasion, au milieu du XIVe siècle, de réunir les éléments jusque-là disparates du développement médiéval dans un seul ensemble.
À l’est, la Cité et son bourg restreint des Arcis, établi au débouché du pont du XIe siècle au centre, l’urbanisation développée le long des voies de liaison et les couvents des ordres mendiants à l’ouest, la vaste et dense agglomération artisanale et marchande de Châteauneuf. Dans sa nouvelle enceinte, Tours couvait une superficie d’une cinquantaine d’hectares.
La guerre de Cent Ans fut l’occasion, au milieu du XIVe siècle, de réunir les éléments jusque-là disparates du développement médiéval dans un seul ensemble.
À l’est, la Cité et son bourg restreint des Arcis, établi au débouché du pont du XIe siècle au centre, l’urbanisation développée le long des voies de liaison et les couvents des ordres mendiants à l’ouest, la vaste et dense agglomération artisanale et marchande de Châteauneuf. Dans sa nouvelle enceinte, Tours couvait une superficie d’une cinquantaine d’hectares.
© LAT
Les XIVe - XVe siècles
En suscitant la construction d’une enceinte qui englobait 50 hectares depuis la Cité jusqu’à la paroisse exclue de Notre-Dame La Riche, la guerre de Cent Ans fut l’occasion de la réunion des trois composantes en un tout. Tours prit un nouvel essor au travers de la reconnaissance progressive des bourgeois comme corps constitué, d’abord dans une commission chargée de la défense urbaine dès 1356. Les prérogatives de l’assemblée des habitants furent peu à peu étendues jusqu’à celles d’une municipalité de plein exercice, à la demande insistante de Louis XI (1462). Tours est alors une bonne ville dans une relation étroite au souverain.
Des temps dramatiques du XIVe siècle – dégradation climatique et famines, peste et guerres – jusqu’à son érection en capitale éphémère du royaume sous Louis XI, le paysage urbain de Tours enregistra surtout les effets positifs de la reconstruction du XVe siècle. L’investissement des notables dans des immeubles de rapport destinés à la population laborieuse ainsi que dans la construction d’hôtels particuliers à leur propre usage engendra des recompositions bien sensibles.
Des temps dramatiques du XIVe siècle – dégradation climatique et famines, peste et guerres – jusqu’à son érection en capitale éphémère du royaume sous Louis XI, le paysage urbain de Tours enregistra surtout les effets positifs de la reconstruction du XVe siècle. L’investissement des notables dans des immeubles de rapport destinés à la population laborieuse ainsi que dans la construction d’hôtels particuliers à leur propre usage engendra des recompositions bien sensibles.
- Le fossé de l’enceinte du XIVe siècle, du côté de la Loire.Le fossé de l’enceinte du XIVe siècle, du côté de la Loire, sur le site 69 (parking Anatole France). ...Le fossé de l’enceinte du XIVe siècle, du côté de la Loire, sur le site 69 (parking Anatole France).
La photographie montre, en coupe, le remplissage du fossé défensif au profil en V, situé à gauche de la personne debout. Le mur d’enceinte, perpendiculaire à la coupe, s’aperçoit en haut dans l’angle droit de l’image. À l’arrière plan, un mur antérieur au système défensif du XIVe siècle est amputé par le fossé, alors que le mur d’enceinte est posé sur lui.
© DR - Tour de l’enceinte du XIVe siècle reconstruite en 1470-1471, dite tour de la rue Chièvre.Tour de l’enceinte du XIVe siècle reconstruite en 1470-1471, dite tour de la rue Chièvre. Son rajout s’inscrivit...Tour de l’enceinte du XIVe siècle reconstruite en 1470-1471, dite tour de la rue Chièvre. Son rajout s’inscrivit dans le programme de renforcement du système défensif imposé par Louis XI.
En forme de fer à cheval, le mur était constitué de blocs de tuffeau et percé de deux canonnières latérales, destinées à protéger le pied du mur d’enceinte.
© LAT - Au premier plan, un boulet de bombarde en pierre.Au premier plan, un boulet de bombarde en pierre, de diamètre supérieur à 50 cm et pesant 180 kg. Certainement...Au premier plan, un boulet de bombarde en pierre, de diamètre supérieur à 50 cm et pesant 180 kg. Certainement lié au siège de 1418 par le futur Charles VII, il a été découvert fortuitement dans les fossés de la ville.
© LAT - Texte de la délibération des élus de Tours créant la municipalité en 1462.Texte de la délibération des élus de Tours créant la municipalité en 1462. Le roi Louis XI avait en...Texte de la délibération des élus de Tours créant la municipalité en 1462. Le roi Louis XI avait en effet souhaité avoir comme interlocuteurs des administrateurs de la ville, réunis autour d’un maire. Les élus, dont le nombre variait, pouvaient être une centaine. Ils représentaient les habitants, hormis les nobles et les ecclésiastiques.
© Ville de Tours
Le XVIe siècle et après
Une fois la cour rentrée à Paris, Tours, capitale du royaume et place financière éphémère, retrouva son statut de chef-lieu de la Touraine et son rôle essentiellement administratif. En héritage de la présence royale, la bonne ville préservait des hôtels particuliers et l’artisanat de la soie introduit par Louis XI.
Du temps de Tours capitale avait aussi été forgé le projet d’établir une nouvelle enceinte de 170 hectares. Mis en route alors, le programme fut achevé au début du XVIIe siècle et resta pour partie une enveloppe vide jusqu’au XIXe siècle.
L’essentiel de Tours moderne a ainsi été établi au cours du Moyen Âge, souvent sur la base d’éléments qui n’avaient à l’origine rien d’urbain, comme la mise à l’écart des défunts qui engendra la ville double. La dualité Tours/Châteauneuf a certes complètement disparu des institutions, mais elle reste sensible dans le paysage urbain du centre historique, tout au long de la Loire.
Du temps de Tours capitale avait aussi été forgé le projet d’établir une nouvelle enceinte de 170 hectares. Mis en route alors, le programme fut achevé au début du XVIIe siècle et resta pour partie une enveloppe vide jusqu’au XIXe siècle.
L’essentiel de Tours moderne a ainsi été établi au cours du Moyen Âge, souvent sur la base d’éléments qui n’avaient à l’origine rien d’urbain, comme la mise à l’écart des défunts qui engendra la ville double. La dualité Tours/Châteauneuf a certes complètement disparu des institutions, mais elle reste sensible dans le paysage urbain du centre historique, tout au long de la Loire.
- Boîtier d’un cadran solaire de poche en buis du XVIe siècle.Boîtier d’un cadran solaire de poche en buis du XVIe siècle, formé de deux tablettes articulées,...Boîtier d’un cadran solaire de poche en buis du XVIe siècle, formé de deux tablettes articulées, découvert dans une latrine de l’Hôtel Dieu. Le cadran horizontal, muni d’une boussole, est gradué pour la lecture estivale et le vertical pour la lecture hivernale.
© Restitution Thierry Morin, LAT/Inrap - Le premier plan de la ville de Tours, dressé aux environs de 1670.Le premier plan de la ville de Tours, dressé aux environs de 1670. La partie de la ville enclose au XIVe siècle...Le premier plan de la ville de Tours, dressé aux environs de 1670. La partie de la ville enclose au XIVe siècle apparaît nettement grâce au rempart et aux fossés (en vert), à l’intérieur de la nouvelle enceinte achevée au début du XVIIe siècle.
© Bibliothèque municipale de Tours