Synthèse par périodes

Moyen Âge

À la période médiévale, les habitats sont plus ou moins étendus et plus ou moins structurés. Sur la LGV, ils ont été mis au jour tant en Indre-et-Loire, comme, par exemple, au Barrage à Ports-sur-Vienne, aux Prés d'Arrêt à PussignyVilliers à Maillé, ou à Marigny-Marmande, que dans la Vienne, à Saint-Genest-d'Ambière, Colombiers, ou sur le site de Larnay à Biard, ou bien encore en Charente à Linars ou Asnières-sur-Nouère pour n'en mentionner que quelques-uns. Parmi ces habitats, plusieurs comportent également des structures souterraines.
À Villiers, à Maillé, les vestiges datés du premier Moyen Âge, entre les Ve et VIIe siècles, s'inscrivent dans la continuité de l'occupation antique et s'organisent en divers pôles d'activités. Quatre inhumations complètent l'occupation du secteur sud, dont celle d'un couple, en périphérie de l'habitat. La période qui s'étend entre le VIIIe et la seconde moitié du XIe siècle est marquée par une intensification de l'occupation du versant. Les unités d'habitat sont très structurées et organisées le long de chemins. Centrées autour d'une cour avec un puits, les maisons sont construites sur poteaux de bois. Et, au-delà de la cour, des espaces bien délimités sont réservés aux structures de stockage (silos, celliers, fosses-coffres). Une différence de statut entre les différentes unités d’habitat apparaît dès cette période. La structuration rigoureuse de l’établissement situé en position dominante sur le versant, autour d'une cour centrale, la gestion planifiée des espaces et la faible quantité de mobilier retrouvé (gestion des déchets) sont autant d'arguments pour identifier une population bénéficiant d'une situation sociale privilégiée.
Cette situation se confirme aux siècles suivants jusqu’au XVe siècle. Alors que la majorité des unités d’habitat disparaissent dès le XIIe siècle, l'occupation se densifie sur le haut du versant. Des bâtiments maçonnés sont construits, et plusieurs souterrains sont creusés, probablement pour assurer la protection des récoltes, voire des populations en temps de crise.  
À Cressac-Saint-Genis, en Charente, l'édification d'au moins deux bâtiments du XIIIe siècle s'accompagne du creusement de nombreux silos et de l'aménagement d'une voirie. Le creusement d'un souterrain suit l'édification de ces bâtiments, très probablement en une seule fois et suivant un plan préétabli. Le site est occupé vraisemblablement par une population au statut social marqué, voire par des militaires ou des chevaliers. Le site est abandonné vers la fin du XIVe siècle et entièrement détruit peu après. Le terroir dans lequel il est implanté subit de plein fouet les aléas de la guerre de Cent Ans, et il est si dévasté qu'à partir du XVe siècle, on entreprend toute une série de mesures pour le repeupler.
À 1,5 km au nord-ouest de la Grande Pièce du Maine Grier, était établie une ancienne commanderie de templiers, désignée sous le nom de commanderie du Dognon, et dont il ne reste que la chapelle, construite au milieu du XIIe siècle. Trois de ses quatre murs sont encore recouverts de peintures représentant les combats des Croisés ou de personnages mythiques. Les bâtiments et le souterrain de la Grande Pièce du Maine Grier s'inscrivent vraisemblablement dans le maillage des implantations de l'organisation templière.
À la fin du XIVe siècle et au tout début du XVe siècle, dans un contexte d'instabilité marquée, avec une déprise dramatique des campagnes du Sud-Charente liée à la guerre de Cent Ans, il est alors probable que ces territoires connaissent une redistribution politique et économique. Le site de la Grande Pièce du Maine Grier, vraisemblablement abandonné rapidement, n'a pas été détruit par fait de guerre, mais a subi un démontage intentionnel et systématique. La majeure partie des éléments de construction a fait l'objet d'une intense récupération, et le souterrain a été volontairement détruit et comblé. Il est ainsi probable que, devenu obsolète et n'ayant plus raison d'être, la décision fut prise de le condamner définitivement.
Les travaux de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux ont aussi été l'occasion de fouiller quelques nécropoles médiévales : en Indre-et-Loire, à Sainte-Catherine-de-Fierbois ou sur le site du Barrage à Ports-sur-Vienne, à Migné-Auxances dans la Vienne, ou bien encore à Luxé en Charente.