Synthèse par périodes

L’âge du Bronze et le premier âge du Fer

Les premiers métallurgistes : l’âge du Bronze

Les débuts de cette longue période, qui s’étale sur près de quatorze siècles, sont encore mal connus dans le Toulousain. Ils n’étaient représentés, jusqu’à une date récente, que par quelques trouvailles isolées d’objets métalliques.

En 2001, la fouille du site de Cassagna 3, à Blagnac, a permis d’étudier pour la première fois, dans la plaine de la Garonne, un petit établissement de la fin du IIIe millénaire. Fouillé dans les années 1970 et 1980, l’habitat du Cluzel, promontoire naturel situé sur les hauteurs de Pech-David, au sud de l’agglomération toulousaine, reste le principal site identifié. Daté du Ier millénaire, il sera occupé jusqu’au Ier siècle avant notre ère. Le site néolithique de Saint-Michel-du-Touch, dans le quartier d’Ancely à Toulouse, a aussi connu une occupation protohistorique dès le XIIe siècle avant notre ère. D’autres occupations de plus faible envergure ont également été dévoilées par des recherches récentes en périphérie toulousaine, comme celles de Pinot 1, de Grand Noble 1 ou encore de Casse-Fourcat , sur la commune de Blagnac. Elles correspondent le plus souvent à des fermes ou des hameaux dispersés.

Aux portes de l’Histoire : le premier âge du Fer

Le premier âge du Fer, ou période dite du Hallstatt, succède à l'âge du Bronze et s’achève aux environs de 450 avant notre ère. Il est marquée par le développement intensif de la métallurgie du fer, mais aussi, et surtout, par l’empreinte de contacts de plus en plus étroits avec les civilisations du monde méditerranéen (phénicienne, grecque, romaine…).

Quelques traces de ces occupations sont connues sous l’actuelle cité toulousaine. En 1988, des fouilles entreprises sous l’ancien Hôpital Larreyont révélé les vestiges de plusieurs habitations construites en matériaux périssables sur poteaux porteurs en bois. 

Aux alentours de Toulouse, des vestiges d’habitats de cette période sont également à signaler sur le site du Barricou à Cornebarrieu, ou encore sur celui de la ZAC Andromède à Sauzas (Blagnac), qui marque la fin de cette période.

L’évolution des pratiques funéraires

Pour ces périodes, l’évolution la plus spectaculaire concerne sans doute les pratiques funéraires. L’incinération en tombe individuelle tend en effet à devenir courante, à Toulouse comme ailleurs dans le Sud-Ouest, dès le IXe siècle avant notre ère. D’anciens travaux avaient révélé une nécropole dans le quartier Saint-Roch à Toulouse, mais la documentation est aujourd’hui en grande partie perdue. En 2001 et 2005, les recherches archéologiques réalisées dans ce même quartier, à la Caserne Niel, ont mis au jour plusieurs tombes datées des IXe-VIIe siècles avant notre ère qui valident l’existence de cette nécropole. Celle-ci a fait l’objet d’une fouille d’envergure, entre 2009 et 2011, qui a permis la mise au jour de 80 tombes datées de 950 à 550 avant notre ère.

En 2002, les fouilles occasionnées par les travaux du métro ont aussi permis de déceler la présence d’un autre cimetière du premier âge du Fer ; en effet, plus au nord, sous la station de la Place des Carmes, trois tombes ont été miraculeusement épargnées par la construction d’une voie antique. Enfin en 2006, la fouille préventive du site de Grand Noble 2, à Blagnac, a permis d’étudier pour la première fois dans son ensemble une nécropole à incinération dans la vallée de la Garonne. Elle regroupait une dizaine de sépultures présentant des caractéristiques très proches de celles de la même période dans la vallée de l’Aveyron ou du Tarn, ainsi que dans l’Agenais.
Fabrice Pons