Sole de l'Epinette, Sole du Bois Marotte et Sole de la Voie de Quiquery

Plan général des vestiges secteur 1. © C. Font, Inrap
Plan général des vestiges secteur 1. © C. Font, Inrap

Description

Communes : Languevoisin-Quiquery et Breuil
Cette fouille fait suite au diagnostic mené sous la direction d'Emmanuel Petit (Inrap) et complété par des sondages profonds conduits par Marie Soressi (Inrap). Le tracé du canal recoupe, à cet endroit, les territoires communaux de Languevoisin-Quiquery et de Breuil dans le département de la Somme.

Résultats

Un site du Néolithique ancien à Languevoisin-Quiquery
Le site a été identifié comme appartenant au groupe de Blicquy-Villeneuve-Saint-Germain et comporte des fosses riches en mobilier lithique et céramique. La localisation géographique de cette découverte est tout à fait remarquable. En effet, le site est implanté à une confluence de deux petits ruisseaux, l'Ingon et Le Petit Ingon. Ce type d'implantation, en dehors des grandes vallées alluviales, est rarement découvert, même si le développement de l'archéologie préventive a permis de mettre en évidence des occupations dès la phase moyenne du Néolithique ancien dans des vallées secondaires et dans des zones de plateaux. Ces découvertes documentent cette vaste région située entre les vallées de l'Oise et de l'Aisne au sud et le Hainaut belge au nord.
 
Un habitat ouvert Bronze-Hallstatt 
La fouille a porté sur une surface de 13 600 m² et a permis la mise au jour d'un habitat protohistorique daté de la phase ancienne de l'âge du Bronze final mais aussi de la période du Hallstatt, soit entre 1 500 et 1 200 ans avant notre ère. Cette occupation s'organise à partir d'au moins quatre bâtiments sur poteaux dont les fonctions sont, pour l'heure, difficiles à préciser mais s'orientent majoritairement vers le stockage de céréales. Une dizaine de silos excavés se développent au nord de l'emprise et supposent que la conservation des denrées végétales s'opérait davantage dans cette zone. Les maisons contemporaines de cette occupation n'ont pas été perçues, probablement en raison du mode architectural qui ne laissait que peu de traces au sol. La présence de blocs de torchis, de lests pour métiers à tisser et de foyers confirme la proximité des habitats dans cette zone.
 
Anne-Charlotte Baudry, Nicolas Cayol et Gilles Prilaux (Inrap)