Au IIIe millénaire avant notre ère, les Égyptiens mirent au point le premier pigment de synthèse, appelé cæruleum ou bleu égyptien ; celui-ci cherchait vraisemblablement à imiter le lapis-lazuli, minerai rare et coûteux provenant principalement d’Afghanistan.
Le bleu égyptien antique
Quatre boulettes de bleu égyptien, époque romaine, IIe-IIIe siècle. Ce pigment était utilisé pour colorer de bleu les enduits muraux.
La Tête d’Or, Bassing (Moselle), 2008.
La Tête d’Or, Bassing (Moselle), 2008.
© Inrap
Un traité de Vitruve, rédigé au Ier siècle avant notre ère, en livre partiellement la recette. En résumé, il s'agit d'une pâte de verre, à laquelle est incorporé un silicate double de calcium et de cuivre : la cuprorivaïte. Un mélange de sable siliceux, de calcium, de cuivre et de fondants, comme des cendres végétales, était porté à haute température (autour de 900°C) pendant 24 à 48 heures. Le produit final se présentait le plus souvent sous forme de petites boulettes de deux à trois centimètres de diamètre.
Si le théoricien romain en connaissait la composition, c'est parce que des ateliers italiens avaient commencé à fabriquer du bleu égyptien, notamment dans la région de Naples, en Campanie. Cette production était ensuite exportée vers les autres régions d'Europe occidentale et septentrionale, accompagnant la diffusion de la peinture murale romaine. Le bleu égyptien a d'ailleurs été le seul pigment bleu employé pour colorer les enduits muraux du IIIe millénaire jusqu'au haut Moyen Âge.
C'est ainsi que les archéologues de l’Inrap ont retrouvé de petites boulettes de bleu égyptien dans le comblement d'un fossé d'enclos à Bassing, sur le site d'une villa gallo-romaine. Cette découverte suggère que la fastueuse demeure mosellane était ornée de peintures.
Si le théoricien romain en connaissait la composition, c'est parce que des ateliers italiens avaient commencé à fabriquer du bleu égyptien, notamment dans la région de Naples, en Campanie. Cette production était ensuite exportée vers les autres régions d'Europe occidentale et septentrionale, accompagnant la diffusion de la peinture murale romaine. Le bleu égyptien a d'ailleurs été le seul pigment bleu employé pour colorer les enduits muraux du IIIe millénaire jusqu'au haut Moyen Âge.
C'est ainsi que les archéologues de l’Inrap ont retrouvé de petites boulettes de bleu égyptien dans le comblement d'un fossé d'enclos à Bassing, sur le site d'une villa gallo-romaine. Cette découverte suggère que la fastueuse demeure mosellane était ornée de peintures.
Laurent Thomashausen