L’ambre est une résine fossile végétale, le plus souvent translucide et offrant une grande diversité de teintes du jaune-miel au roux. Facile à façonner, ce matériau était très prisé à l'âge du Bronze (2300-800 avant notre ère) pour la confection d'éléments de parures, perles ou petits objets. La possession de perles d’ambre constituait un marqueur de richesse important pour les femmes qui les portaient.

La majorité des parures d'ambre proviennent de sépultures, comme les perles mises au jour dans un dépôt de crémation à Eckwersheim, en Alsace. Elles sont datées du début du Bronze final, vers 1250 avant notre ère. Matière inflammable, ces perles n'ont pas accompagné le défunt lors de la crémation. Elles ont été déposées dans la grande jarre utilisée pour recueillir les os brûlés du défunt, triés parmi les restes du bûcher. Dans la sépulture d’Eckwersheim, le nombre de perles retrouvées et leur position au-dessus de l’ossuaire évoquent le dépôt d’un collier.  

À Hérange, en Moselle, deux perles en ambre découvertes dans une fosse datent également du Bronze final (entre 1350 et 800 avant notre ère). Leur provenance a été déterminée par une série d’analyses par spectrométries Raman et infrarouges.

Les gisements d’ambre les plus importants sont localisés en Europe du Nord où des dépôts se sont formés le long de la péninsule du Jutland (Danemark) et sur les côtes de la mer Baltique. Les parures d’ambre découvertes lors des fouilles de la LGV Est européenne sont issues d'une route terrestre qui longeait l'Elbe jusqu'au Rhin et à la Meuse. Cette route de l'ambre correspond à l'une des plus importantes voies de commerce durant la Protohistoire en Europe. Décrite plus tard par Pline l’Ancien, elle a relié les grands territoires de l'Europe dans un vaste réseau d’échanges et de diffusion.

Éric Boes