Aux IVe et Ve siècles, à la faveur des grandes migrations caractéristiques de la période, des populations germaniques se sont installées en Gaule et ont importé leurs coutumes, particulièrement celle de l'inhumation habillée. Le défunt était enterré paré de tous les attributs de son statut social, à l'instar de l'aristocrate exhumé à Eckwersheim.
La tombe d’un guerrier mérovingien
Tombe 1016, de la nécropole mérovingienne, fin VIe–début VIIe siècle.
Burgweg Links, Eckwersheim (Bas-Rhin), 2010.
© Madeleine Châtelet, Inrap
Burgweg Links, Eckwersheim (Bas-Rhin), 2010.
© Madeleine Châtelet, Inrap
Cet homme avait été inhumé dans une nécropole d’une soixantaine de tombes, datées entre la fin du VIe siècle et la fin du VIIe siècle. Près de son squelette, les archéologues ont retrouvé une épée, une lance, l'umbo de son bouclier, ainsi qu'un scramasaxe, sorte de long couteau de combat à un seul tranchant d'origine germanique. La présence des nombreuses armes indique qu’il s’agissait certainement d’un « chef » dont l’activité guerrière n’était cependant qu’occasionnelle, puisqu’il n’existait plus d’armée permanente à cette époque. Tout homme libre pouvait néanmoins, à l’appel du roi ou de ses représentants, être amené à guerroyer et se devait donc d’être armé.
D'autres éléments du mobilier témoignent du statut élevé du défunt, comme les garnitures à décor damasquiné en fil de laiton et d’argent de sa ceinture. La disposition contrainte du squelette laisse deviner l'existence d'un cercueil en bois, disparu, et les nombreux espaces vides dans la tombe permettent d’imaginer divers objets en matériaux périssables (comme des meubles).
D'autres tombes d'hommes dans la nécropole d'Eckwersheim recelaient des armes semblables, ainsi que de la vaisselle en terre cuite et en verre, souvent accompagnée d'un dépôt alimentaire. Plusieurs défunts disposaient de ceinture richement garnie d’éléments en argent, en alliage cuivreux ou en fer damasquiné.
À mesure que se sont développés les rites chrétiens, la pratique de l'inhumation habillée s'est raréfiée, jusqu'à disparaître à l'orée du VIIIe siècle.
D'autres éléments du mobilier témoignent du statut élevé du défunt, comme les garnitures à décor damasquiné en fil de laiton et d’argent de sa ceinture. La disposition contrainte du squelette laisse deviner l'existence d'un cercueil en bois, disparu, et les nombreux espaces vides dans la tombe permettent d’imaginer divers objets en matériaux périssables (comme des meubles).
D'autres tombes d'hommes dans la nécropole d'Eckwersheim recelaient des armes semblables, ainsi que de la vaisselle en terre cuite et en verre, souvent accompagnée d'un dépôt alimentaire. Plusieurs défunts disposaient de ceinture richement garnie d’éléments en argent, en alliage cuivreux ou en fer damasquiné.
À mesure que se sont développés les rites chrétiens, la pratique de l'inhumation habillée s'est raréfiée, jusqu'à disparaître à l'orée du VIIIe siècle.
Madeleine Châtelet