Les niveaux du Hallstatt (âge du Fer, entre le VIIIe et le VIe siècle avant notre ère) de la nécropole d’Eckwersheim ont livré une remarquable situle (du latin situla, seau). Elle avait été déposée dans la tombe centrale d’un tumulus (tertre) du premier âge du Fer conservé sur une hauteur de 50 cm environ. Les travaux agricoles ont fortement arasé ce monument funéraire et détruit la plus grande partie de la sépulture principale, dont seul un angle a pu être étudié.
Une situle en bronze du premier âge du Fer
- Situle en bronze du Hallstatt ancien à moyen (VIIIe-VIe siècle avant notre ère).Situle en bronze du Hallstatt ancien à moyen (VIIIe-VIe siècle avant notre ère)...Situle en bronze du Hallstatt ancien à moyen (VIIIe-VIe siècle avant notre ère) découverte dans un tumulus abritant la sépulture d’un aristocrate.
Le travail des restaurateurs a permis de stabiliser le matériau et de rendre à la situle sa beauté initiale.
Burgweg Rechts, Eckwersheim (Bas-Rhin), 2010.
© Alex Flores, Inrap - Vue en détail des rivets assurant l’assemblage des tôles de bronze.Vue en détail des rivets assurant l’assemblage des tôles de bronze qui composent la situle (VIIIe-VIe...Vue en détail des rivets assurant l’assemblage des tôles de bronze qui composent la situle (VIIIe-VIe siècle avant notre ère).
Burgweg Rechts, Eckwersheim (Bas-Rhin), 2010.
© Alex Flores, Inrap
La situle découverte à Eckwersheim est un récipient en bronze de 43 cm de hauteur et de 31 cm de diamètre à l’ouverture. Sa forme caractéristique – une panse tronconique surmontée d’une épaule courte et d’un petit col vertical, et terminée par une lèvre arrondie – est obtenue par l’assemblage de cinq tôles de bronze, d’une épaisseur comprise entre 0,8 et 1 mm, rivetées les unes avec les autres. Deux anses plates, également fixées à l’aide de rivets, retenaient deux anneaux massifs en bronze.
L’étude de cet objet, toujours en cours, permet de proposer l’hypothèse d’une origine italique, éventuellement du nord du Po. Ce type de récipient peut être mis en relation avec le transport de l’eau. Une scène représentée sur un de ces vases et conservé en Italie montre le déplacement d’une situle du même type que celle d’Eckwersheim à l’aide d’un bâton passé dans les deux anneaux des anses.
L’étude de cet objet, toujours en cours, permet de proposer l’hypothèse d’une origine italique, éventuellement du nord du Po. Ce type de récipient peut être mis en relation avec le transport de l’eau. Une scène représentée sur un de ces vases et conservé en Italie montre le déplacement d’une situle du même type que celle d’Eckwersheim à l’aide d’un bâton passé dans les deux anneaux des anses.
Vue en détail des anses et des anneaux de la situle en bronze (VIIIe-VIe siècle avant notre ère).
Burgweg Rechts, Eckwersheim (Bas-Rhin), 2010.
© Alex Flores, Inrap
Burgweg Rechts, Eckwersheim (Bas-Rhin), 2010.
© Alex Flores, Inrap
Dans la tombe d’Eckwersheim, la situle devait certainement contenir un liquide dont la nature exacte sera précisée par des analyses. Elle correspond à une partie du mobilier d’accompagnement déposé dans la tombe, à proximité du défunt. La situle était installée dans un angle de la chambre funéraire, sur une peau de bête installée sur le plancher. Des traces de poils d’animal fossilisés dans la corrosion du métal et les restes de planches en bois de chêne découverts sous le récipient permettent de restituer ainsi son environnement.
La présence de la situle signale le statut social élevé de l’aristocrate enterré dans le tumulus d’Eckwersheim. En effet, ce type d’objet est relativement rare : seuls trente-sept exemplaires ont été mis au jour en Europe ; il ne correspond pas à un bien de consommation courant, mais plutôt à un objet de prestige, dont la possession reflète la puissance ainsi que la richesse de son propriétaire. Ce dernier devait vraisemblablement contrôler une partie, au moins, des flux commerciaux à longue distance en provenance d’Italie et d’autres régions lointaines.
La présence de la situle signale le statut social élevé de l’aristocrate enterré dans le tumulus d’Eckwersheim. En effet, ce type d’objet est relativement rare : seuls trente-sept exemplaires ont été mis au jour en Europe ; il ne correspond pas à un bien de consommation courant, mais plutôt à un objet de prestige, dont la possession reflète la puissance ainsi que la richesse de son propriétaire. Ce dernier devait vraisemblablement contrôler une partie, au moins, des flux commerciaux à longue distance en provenance d’Italie et d’autres régions lointaines.
Clément Féliu