- L’objet, soufflé à la volée, est long de 195 mm et haut de 90 mm. Le verre est épais de 1 à 2 mm...L’objet, soufflé à la volée, est long de 195 mm et haut de 90 mm. Le verre est épais de 1 à 2 mm. Il est...L’objet, soufflé à la volée, est long de 195 mm et haut de 90 mm. Le verre est épais de 1 à 2 mm. Il est incolore et présente des traces d’irisation.
Lycée Saint-Euverte, Orléans (Loiret), 1996.
© Myr Muratet, Inrap - Le fond du récipient est légèrement convexe, assurant la stabilité de l’objet.Le fond du récipient est légèrement convexe, assurant la stabilité de l’objet. Lycée Saint-Euverte,...Le fond du récipient est légèrement convexe, assurant la stabilité de l’objet.
Lycée Saint-Euverte, Orléans (Loiret), 1996.
© Myr Muratet, Inrap - Les extrémités du bec et de la queue sont brisées.Les extrémités du bec et de la queue sont brisées. Lycée Saint-Euverte, Orléans (Loiret), 1996. ...Les extrémités du bec et de la queue sont brisées.
Lycée Saint-Euverte, Orléans (Loiret), 1996.
© Myr Muratet, Inrap
Un flacon ornithomorphe en verre d’époque antique
La fouille du Lycée Saint-Euverte a révélé, au sein d'une zone dévolue à l'habitat à l'époque antique, un rarissime flacon en verre quasiment complet en forme d'oiseau.
Quand le flacon importe
Le récipient a été découvert dans une fosse à usage de dépotoir dans un quartier antique d'Orléans. Il représente un oiseau très stylisé à la queue effilée, possédant un long cou gracile prolongé d'un fin bec.
Diverses hypothèses ont été formulées concernant la destination de semblables objets. Il pourrait s'agir d'un flacon à parfum, dont on extrait le liquide en cassant une extrémité, cette interprétation étant la plus convaincante. Une autre hypothèse en fait un objet à vocation médicale, servant à injecter ou à insuffler des produits médicamenteux. Une dernière hypothèse propose d'y voir des siphons.
Remarquable à plusieurs titres
Cette découverte est remarquable de par la qualité esthétique du récipient lui-même, mais aussi parce que mettre au jour un flacon d'une telle fragilité quasiment complet est exceptionnel. Ce type de flacon est rarissime et seules quelques dizaines ont été conservées à travers le monde romain.
Les autres exemplaires connus sont localisés en Belgique, en Rhénanie, en France de l’Est et en Italie. L'exemplaire d'Orléans a donc été mis au jour assez loin de l'aire de diffusion traditionnellement admise pour de tels objets.
De plus, alors que les autres exemplaires correspondent (pour les objets dont le contexte de découverte est connu) à des objets déposés dans des sépultures, celui-ci est issu d'un habitat. Il a donc été utilisé par un individu vivant et non déposé en offrande pour les morts.
Enfin, il était auparavant couramment admis que ces objets étaient utilisés à la fin du IIIe ou au IVe siècle. Or, le flacon d'Orléans est, quant à lui, daté de la fin du IIe ou de la première moitié du IIIe siècle, soit un demi-siècle plus tôt environ que la datation habituelle.
Pascal Joyeux