Les perles en coquillage du Mas de Champ Redon à Luxé (Charente)

Dans deux des trois tombes de l'âge du Bronze ancien du Mas de Champ Redon, à Luxé, quarante perles en forme de disque ont été découvertes.
Trente-neuf ont été confectionnées à partir de coquilles marines, dont vingt-neuf au moins du genre Cerastoderma, appelé couramment coque ou cardium. Les coquillages de dix autres perles n'ont pas pu être identifiés, tandis que la dernière perle est réalisée dans une roche, un calcaire cristallin particulièrement pur, voire dans un fragment de marbre. Ces perles, de 5 à 7 mm, et épaisses de 1 à 3 mm, sont toutes plus ou moins circulaires. Leur examen, sous loupe binoculaire, par une spécialiste, Caroline Mougne, permet de proposer des hypothèses quant aux techniques utilisées pour leur réalisation.
Le débitage est la première étape de la confection : il consiste à extraire une ébauche de la perle dans le coquillage.Puis il convient de mettre en forme la perle : le façonnage consiste à donner au fragment débité sa forme générale. Cette opération laisse des stigmates (rayures) sur les parures.L'opération de perforation suit, alors que la pièce est encore à l'état d'ébauche.Enfin, une fois mise en forme et perforée, la perle est soigneusement polie, pour éliminer toutes les traces de façonnage et rendre un aspect brillant à la pièce.Quelques-unes des perles de Luxé présentent des traces d'usure, signifiant que les perles ont été portées avant d'être ensevelies avec les corps des défunts. 

Les perles plates en Cerastoderma du Mas de Champ Redon s'intègrent dans une tradition perceptible en Centre-Ouest et sur la façade méditerranéenne, du Campaniforme au Bronze moyen.