
Un des puits protohistoriques fouillés en 2004.
Grand Noble 1, Blagnac (Haute-Garonne), 2004.
© F. Pons, InrapDescription
Des aménagements protohistoriques liés à l'eauLa fouille préventive du site de Grand noble s'intègre dans l'ensemble des interventions archéologiques qui ont été menées entre 2002 et 2008 sur l'emprise du projet de la ZAC Andromède, à Blagnac et Beauzelle. L'opération qui s'est déroulée en 2004 sur une surface d'environ 2 000 m² a permis la découverte d'une série d'aménagements protohistoriques très spécifiques.
Résultats
Des puitsTous les vestiges mis au jour correspondent à des puits et à des fosses qui traduisent une activité particulière liée à l'approvisionnement en eau. La première utilisation des lieux remonte à la fin de l'âge du Bronze et s'est poursuivie jusqu'au début du premier âge du Fer, avant de reprendre huit siècles plus tard, à la fin du second âge du Fer.
Niveau de circulation
Une des autres singularités du site est la conservation d'un niveau de circulation qui nous renseigne sur son état d'abandon. Ce "sol", formé à partir de déblais issus des forages des puits, recouvre en effet la plupart des structures et marque la fin de l'activité protohistorique, vraisemblablement au cours du VIIIe siècle avant notre ère. Bien qu'il soit délicat de quantifier la durée d'utilisation des puits, la conservation inattendue, à la base d'un de ces aménagements, de piquets et d'un pieu en bois signalant la présence d'un système de maintien des parois (cuvelage ?) permet d'envisager une certaine pérennité.
Résoudre la question de l'approvisionnement en eau
Élément indispensable de la vie quotidienne, l'eau est aujourd'hui si aisément accessible dans les pays riches qu'il est difficile de cerner toute son importance pour les populations du passé. À Grand Noble, une communauté de la fin de l'âge du Bronze a dû résoudre le problème de l'acquisition de l'eau en effectuant des travaux hydrauliques conséquents. L'éloignement relatif des ressources actives – les berges actuelles de la Garonne se situant à plus de 2 km – nécessitant une charge de travail importante, l'effort collectif s'est donc porté sur la mise en œuvre d'une autre technique de collectage : le captage en profondeur.
Le choix du site revêt ici toute son importance, car la configuration des lieux, marquée par une dépression originelle, a manifestement permis un accès plus facile à la nappe phréatique. Le forage à cet endroit précis de puits, à la fin du Bronze final et à la fin du second âge du Fer, n'est donc pas le fait du hasard et suppose une bonne connaissance de l'hydrologie du secteur.