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103-105 avenue Jules-Julien

Le puits F13 en début de fouille.103-105 avenue Jules-Julien, Toulouse (Haute-Garonne), 2005.© Ph. Gardes, Inrap
Le puits F13 en début de fouille.
103-105 avenue Jules-Julien, Toulouse (Haute-Garonne), 2005.
© Ph. Gardes, Inrap

Description

Des fosses gauloises
La fouille du 103-105 avenue Jules-Julien a concerné une emprise de 1 100 m2, dont seule la moitié ouest a révélé des vestiges archéologiques. La destruction ancienne du niveau d'occupation associé suggère qu'il a subi un arasement prononcé, toutefois difficile à évaluer précisément. L'exploration a mis au jour des fosses ayant été utilisées pendant l'époque gauloise. 

Résultats

Typologie des fosses

Les fosses mises au jour se rangent dans plusieurs catégories distinctes. Les fosses 6 à 9 présentent des caractéristiques similaires. Il s'agit de creusements circulaires très réguliers de dimensions variées et à fond en cuvette. Elles semblent avoir été comblées en une fois par apport d'un remblai sableux, chargé en éléments anthropiques. 

La position et la nature du mobilier recueilli (céramique et os de faune), ainsi que la présence d'une vidange de foyer dans la fosse 9, témoignent probablement d'une fonction de dépotoir domestique. La fosse 5 s'écarte nettement des autres structures par sa conception et son processus de comblement. Elle a été aménagée en deux fois ou a connu deux phases d'utilisation. Deux hypothèses sont envisageables : soit la fosse a été conçue dès l'origine comme une structure de rejet, soit elle a rempli une fonction indéterminée dans un premier temps (extraction ?), avant de servir de dépotoir domestique.

La structure 10 correspond à une série de fosses juxtaposées, dont les caractéristiques évoquent les fosses polylobées liées à l'extraction de matériaux (argile, sable) utilisés pour la construction. Quant à la fosse 12, elle apparaît comme la plus importante du secteur. Sa taille et sa forme très régulière semblent exclure a priori une fonction d'extraction ou de dépotoir, au moins dans un premier temps. Enfin un puits à eau, avec son cuvelage de galets, a également été découvert.

Périphérie d'habitat

Malgré l'arasement des structures, une première interprétation spatiale peut être envisagée. Il est à noter, tout d'abord, que les structures se trouvent comprises dans un espace limité, au sud, par un fossé (F4) mal daté et, à l'est, par une dépression linéaire (un paléo-chenal ?).

Aucun vestige n'a été observé dans le reste de l'emprise. On pourrait donc considérer que ces éléments jouent un rôle structurant dans l'organisation de l'occupation. En outre, les structures se répartissent de manière assez homogène et même si l'état d'arasement du site incite à la prudence, on se doit de remarquer que cette répartition semble en rapport avec leur affectation. Les fosses interprétées comme des dépotoirs domestiques sont groupées en limite ouest d'emprise, alors que la structure 10, correspondant probablement à une succession de fosses d'extraction, et la fosse 12, dont la fonction initiale n'est pas complètement établie, se situent à l'écart vers l'est.

Le puits F13 occupe le centre de cet espace. L'ensemble de ces données tend à prouver que le secteur traité s'identifie à un habitat ou à la périphérie d'un habitat. L'absence d'informations sur les sols de circulation gaulois associés empêche, malheureusement, d'aller au-delà de cette caractérisation élémentaire de l'occupation, que le mobilier recueilli permet de dater autour de 175-125 avant notre ère.

Philippe Gardes