
Cruches en céramique à engobe micacé, deuxième moitié du Ier siècle notre ère.
Trouvées dans le dépotoir d'une officine de potiers.
Station François-Verdier, Toulouse (Haute-Garonne), 2002-2003.
© Olivier Dayrens, Inrap.
Description
Une aire funéraire de l'Antiquité au Moyen ÂgeL'emprise de la fouille correspond à la station de métro François-Verdier située extra muros, à l'est de la ville antique et médiévale, près de la porte Saint-Etienne. L'exploration a notamment révélé les restes d'un atelier de potier du Ier siècle de notre ère et d'une nécropole à incinérations, à laquelle a succédé, à la fin du Ve siècle, un cimetière à inhumations. Au XIXe siècle, d'importants terrassements (essentiellement dus au réalignement des voiries) sont la cause de la quasi- disparition des vestiges postérieurs à la période gallo-romaine, ne permettant que la conservation en creux des structures médiévales les plus profondes.
Résultats
Du Ier au Ve siècleDurant la première moitié du Ier siècle, la vocation du site est uniquement funéraire ; l'activité y est peu intense et l'on y pratique le rite de l'incinération. La seconde moitié du siècle est marquée par la construction de la voie qui permet l'accès à la ville. En périphérie de cet axe, les anciennes sépultures sont pratiquement toutes détruites par le creusement de grandes fosses d'extraction d'argile, qui seront comblées par les rebuts de production d'un atelier de potiers. Durant cette période, la nécropole se déplace d'une vingtaine de mètres plus au nord.
Au début du IIe siècle est construit un enclos en briques, à l'intérieur et autour duquel sont organisées des sépultures (incinérations d'adultes et inhumations de bébés). Un peu plus tard, une tombe monumentale s'ajoute à cet ensemble. Aucune trace d'occupation postérieure au IIe siècle n'a pu être mise en évidence jusqu'au Ve siècle, époque où le site est arasé et nivelé pour l'installation d'un petit atelier métallurgique, à proximité d'un nouveau cimetière à inhumations. Les deux espaces sont séparés par un cloisonnement matérialisé par une rangée de trous de poteaux.
Au XIIe siècle
La perduration de la vocation funéraire du site semble attestée par la présence de deux tombes antérieures au XIIe siècle, mais les importants fouissements du XIXe siècle ont détruits cette aire sépulcrale. Dans les premières années du XIIIe siècle est creusé un grand fossé appartenant au système défensif de la ville lors de la croisade contre les Albigeois. De rares vestiges sont attribuables à la bastide suburbaine de Saint-Sauveur, fondée dès la fin du siècle. Les rares vestiges postérieurs se matérialisent par quelques constructions légères sur poteaux s'apparentant à des cabanes plus qu'à des habitations et par des éléments de parcellaire. Enfin, un important remblai d'une épaisseur de 3 m, produit des terrassements et des fouissements effectués à la fin du XIXe siècle lors du percement du boulevard Carnot, vient sceller le site.