La fouille du 51 rue Saint-Roch, à Toulouse, a donné des résultats tout aussi substantiels qu'inattendus. En effet, le diagnostic préalable avait seulement révélé des structures liées à un probable habitat gaulois concentré en bordure de la rue Saint-Roch. En réalité, non seulement les vestiges se répartissent de manière assez homogène dans l'ensemble de l'emprise mais, en plus, ils témoignent d'une organisation rationnelle de l'espace. L'intérêt de cette opération réside en outre dans la découverte de deux squelettes humains, dont l'existence pouvait difficilement être soupçonnée dans ce secteur théoriquement dédié à l'habitat.

Deux zones d'occupation bien différenciées sont apparues à la fouille. La première zone correspond à un habitat mis en évidence côté rue. Il s'agit probablement du soubassement d'un bâtiment inscrit dans une bande de terrain délimitée par deux structures de galets linéaires. La construction est associée à un puits et donne sur une aire pavée de matériaux divers, identifiable à un sol extérieur (cour ou axe de circulation ?). 

Ces caractéristiques sont similaires aux découvertes réalisées ces dernières années dans l'enceinte de la Caserne Niel et au 35, avenue Jules-Julien. Le second secteur d'occupation, situé plus au sud, témoigne d'une fonction différente. Il s'agit d'une vaste zone probablement dédiée, dans un premier temps, à l'extraction de sédiments (FS10), convertie postérieurement en lieu de relégation.

Ces données confirment celles déjà disponibles sur le quartier Saint-Roch. L'occupation gauloise semble s'inscrire dans une trame assez aérée, probablement structurée par un réseau de fossés, faisant se succéder des zones d'habitat plus ou moins concentré et de vastes espaces ouverts, dédiés à des activités secondaires (extraction de matériaux, épandage…). L'occupation du 51 rue Saint-Roch peut être précisément située durant la phase de plein développement du quartier Saint-Roch : les vestiges mis au jour se placent dans une période comprise entre le milieu et la fin du II^e siècle avant notre ère.

Si la nature de l'occupation a pu être cernée dans ses grandes lignes, la finalité du dépôt de deux squelettes humains sur le site reste énigmatique. Ils ont été découverts en périphérie de la cuvette FS10. Le premier correspond à un individu semble-t-il simplement rejeté en bordure de la dépression. Quant au second squelette, il a été installé dans une fosse, probablement à l'intérieur d'un coffrage en matériaux périssables, et plusieurs vases ont été déposés dans la sépulture. Ce sujet avait subi une série de blessures, dont une, au crâne, avait provoqué la mort.