Biface acheuléen
Un petit biface a été découvert sur le site du Mas de Vouland. Il s’agit d’un outil réalisé à partir d’un galet de quartzite, une roche dure provenant des Alpes et déposée par le Rhône alors qu’il empruntait encore la vallée du Vistre, il y a plusieurs centaines de milliers d’années.
Biface acheuléen en quartzite (112 × 80 × 46 mm ; poids : 477 g), daté entre 600 000 et 300 000 avant le présent.
Mas de Vouland, Nîmes (Gard), 2013.
© Vincent Mourre et Stéphanie Cravinho, Inrap.
Mas de Vouland, Nîmes (Gard), 2013.
© Vincent Mourre et Stéphanie Cravinho, Inrap.
Comme son nom l’indique, le biface a été taillé en enlevant des éclats sur ses deux faces de façon à dégager une extrémité pointue qui devait constituer la partie active de l’objet.
Les bifaces ont longtemps été considérés comme des outils multifonctionnels, des sortes de couteaux suisses de la Préhistoire. En réalité, l’observation des toutes petites traces d’usure sur leurs tranchants et leur comparaison avec les traces obtenues expérimentalement a appris aux tracéologues qu’ils étaient souvent dédiés aux activités de découpe des animaux.
Le biface du Mas de Vouland est le premier découvert lors d’une fouille dans les Costières nîmoises. Un seul outil de ce type était connu jusqu’alors dans ce secteur, mais il avait été trouvé lors de prospections de surface. Il a permis de proposer une datation relative de l’industrie du Mas de Vouland : associé à la présence de grands éclats utilisés comme supports d’outils ou de nucléus, il incite à rapprocher l’ensemble des pierres taillées recueillies de l’Acheuléen, une culture préhistorique bien connue en Europe occidentale entre environ 600 000 et 300 000 avant le présent.
Vincent Mourre