Des grains de raisin du IIe siècle de notre ère

L’étude des offrandes végétales découvertes dans les tombes offre des informations importantes pour la compréhension des pratiques funéraires de la société gallo-romaine. 
Détail d’une baie de raisin entière et de son pédoncule. 
Pinède, Castelle et Fromigue, Lattes (Hérault), 2013-2014.
© Sarah Ivorra (ISEM), Inrap.
Ces offrandes varient selon les régions et selon les ensembles de sépultures mais, de manière générale, on peut dire que les fruits cultivés (méditerranéens et exotiques), le pain (pâte) et les condiments abondent dans les incinérations de la France méditerranéenne.   

Parmi les restes de fruits cultivés mis en évidence, ceux de la vigne figurent de façon prééminente. Il s’agit surtout de pépins, la partie charnue du raisin ne survivant pas à l’action directe des flammes et à la température.

Pour cette raison, la découverte sur le site de Pinède à Lattes de grains de raisin entiers dans un bûcher en fosse du IIe siècle de notre ère peut être considérée comme exceptionnelle.   

Les restes de la crémation rassemblaient des vestiges de charbons issus du bois ayant permis la combustion du corps (chêne à feuillage persistant, genévrier, noyer, sapin, vigne) mêlés à des vestiges d’offrandes alimentaires (coques de noix, pépins de raisin et « pains » carbonisés).     

Dans l’amas de vases brûlés, mélangés à des fragments d'os humains calcinés, un pot ansé fragmenté renfermait des raisins entiers, préservés de manière exceptionnelle grâce au milieu réducteur de la crémation.     

Isabel Figueiral, Valérie Bel