Le « trésor » de la Vilaine à Rennes

Le dépôt monétaire de la Vilaine a été découvert dans les années 1840, lors des travaux de rectification du cours de la Vilaine et de construction des quais bordant son nouveau lit. Il se compose d’une accumulation de plusieurs milliers de monnaies romaines, dont seule une partie ayant échappé à la dispersion a été conservée.
Le point de concentration des découvertes est assez facilement localisable dans la topographie actuelle de Rennes. Il se situe immédiatement à l’ouest de la passerelle Saint-Germain probablement à l’emplacement d’un pont antique franchissant la Vilaine au débouché de l’importante voie romaine Angers-Rennes, juste avant son entrée dans l’espace urbanisé.   

Ces monnaies sont des offrandes faites par les voyageurs franchissant la Vilaine. Elles sont d’ailleurs associées à quelques statuettes en terre blanche et à des armes miniatures. La grande majorité des monnaies (75 %) remonte au Ier siècle de notre ère, et en particulier aux règnes d’Auguste (27 avant notre ère-14 de notre ère), de Claude Ier (41-54) et, dans une moindre mesure, de Caligula (37-41) et de Néron (54-68).   

Le dépôt de la Vilaine se distingue d’autres découvertes similaires faites à l’emplacement de ponts ou de gués romains comme celles de Pont-Réan (Ille-et-Vilaine) ou Saint-Léonard-en-Jublains (Mayenne). En effet, à Rennes, de nombreuses monnaies de forte valeur (aurei, deniers, sesterces) côtoient les habituels as (monnaie en bronze d’utilisation courante) et semis (le semis valant la moitié d’un as en bronze). Cette particularité, comme la présence de monnaies frappées dans la péninsule ibérique et de monnaies contremarquées, conduisent à penser que des militaires sont à l’origine d’une partie de ces offrandes.