Une partition musicale sur plaque de schiste

Cinq sols se sont succédé au cours du XVe siècle dans le réfectoire du couvent des Jacobins. Alors que les trois premiers sont seulement constitués de terre battue, les deux derniers sont faits de tomettes en terre cuite collées au mortier de chaux sur des remblais de nivellement de 20 cm d’épaisseur.
C’est dans le premier de ces apports, composé de terre et de gravats, qu’ont été retrouvées plusieurs plaques de schiste recouvertes de graffitis. La plupart de ces derniers correspondent à des inscriptions, des jeux ou des dessins relativement fréquents sur ce type de support. L’une de ces plaques est en revanche plus inattendue puisqu’y figure une petite partition musicale composée d’une portée de quatre lignes sur laquelle est notée une clé d'ut 3 indiquant que le do est placé sur la 3e ligne. Les notes, des semi-brèves, ont la forme de losanges, sans hampe. Elles correspondent à notre actuelle noire et sont toutes égales dans la durée.

Il n’y a pas de silence, pas de texte qui nous guiderait vers une pièce connue. Le mode, si nous considérons que la mélodie est complète, est le la, qui n’apparaît vraiment qu’au XVe siècle et dont l’étendue conviendrait parfaitement à une voix de ténor, voix d’homme aiguë. On n’y reconnaît pas, a priori, de mélodie grégorienne connue.

Gaétan Le Cloirec et Dominique Fontaine (chanteuse soprano, spécialiste de musique religieuse ancienne.

Un dispositif multimédia présentant la plaque de schiste gravée a été créé en partenariat avec l’IRISA :  
Irisa