Une étonnante conservation des matières organiques
L’environnement très humide dans lequel s’est déroulée la fouille de la place Saint-Germain a permis la conservation exceptionnelle de matériaux organiques comme le bois et le cuir. Celle-ci apporte de nombreux éléments inédits sur la vie quotidienne au Moyen Âge.
Ainsi, de très nombreux déchets de cuir attestent la fabrication de chaussures à Rennes dès le XIe siècle. Les modèles produits diffèrent peu des exemplaires connus ailleurs en Europe, mais montrent des détails de fabrication propres aux artisans locaux. Les métiers du cuir seront présents dans le quartier Saint-Germain durant tout le Moyen Âge. Un dépotoir du début du XVe siècle livre ainsi des rebuts de cordonnerie, mais également de sellerie, de fabrication de lanières et de fourreaux de dagues et d’épées.
La conservation du bois apporte également des informations sur l’aménagement des prairies humide, témoignant notamment de la construction de chemins par l’accumulation de branchages maintenus, entre des pieux de chêne, par un tressage de tiges (des plessis) de saule.
La conservation du bois apporte également des informations sur l’aménagement des prairies humide, témoignant notamment de la construction de chemins par l’accumulation de branchages maintenus, entre des pieux de chêne, par un tressage de tiges (des plessis) de saule.
Au Moyen Âge, l’alimentation en eau du quartier Saint-Germain était assurée par des puits peu profonds, aménagés par l’empilement de tonneaux qui maintenaient les parois des fosses creusées dans les sédiments meubles. Deux puits ont été reconnus, construits avec des fûts en bois portant la même marque près du trou de bonde. On ignore encore ce que ces récipients, datables du XVe siècle, avaient pu contenir.
- L’un des deux puits en cours de dégagement. On reconnaît, en haut, les douelles partiellement détruites du tonneau...L’un des deux puits en cours de dégagement. On reconnaît, en haut, les douelles partiellement détruites du tonneau supérieur et, en dessous, les cercles de noisetier qui maintenaient les éléments du tonneau inférieur. Une mesure à grains utilisée comme seau était posée sur les dalles formant le fond du puits.
© Sandrine Lalain, Inrap - Cette mesure à grains (boisseau, vers 1400 ; contenance : environ 12 L) est composée d’une fine planche de...Cette mesure à grains (boisseau, vers 1400 ; contenance : environ 12 L) est composée d’une fine planche de chêne cintrée et cloutée. Une seconde pièce la renforce au milieu de sa hauteur ; une troisième constitue une anse très large, clouée sur la cuve.
© Arc’Antique - Des piquets de bois plantés dans les prairies humides servaient d’armatures à un clayonnage de branches de saule et de...Des piquets de bois plantés dans les prairies humides servaient d’armatures à un clayonnage de branches de saule et de noisetier entrelacées. Celui-ci contenait un amas de branchages formant un chemin praticable (ici daté du XIIe siècle).
© Laurent Beuchet, Inrap - Éléments d’une chaussure d’enfant en cuir de chèvre (pointure 24-25, XIIIe siècle). On...Éléments d’une chaussure d’enfant en cuir de chèvre (pointure 24-25, XIIIe siècle). On reconnaît la forme de la semelle, sur laquelle était cousue la grande pièce de cuir (en haut) recouvrant le cou de pied et formant la tige de la chaussure. Une troisième pièce, triangulaire (en bas), renforçait le talon.
© Emmanuelle Collado, Inrap - Ce morceau de cuir (fin XIVe-début XVe siècle) porte un riche décor de traits...Ce morceau de cuir (fin XIVe-début XVe siècle) porte un riche décor de traits réalisé par lissage sur cuir humide, incision ou impression par frappe. Il peut provenir d’un meuble, d’une couverture de livre ou d’une pièce de sellerie.
© Hervé Paitier, Inrap - Quatre baquets datés du début du XVe siècle ont été retrouvés à l’écart...Quatre baquets datés du début du XVe siècle ont été retrouvés à l’écart des habitations. Ils contenaient des sédiments blanchâtres très malodorants. Leur analyse chimique révèle la présence lanoline, issue du traitement de la laine et utilisée pour assouplir les peaux après leur tannage.
© Philippe Cocherel, Inrap