Louise de Quengo
Parmi les huit cents tombes fouillées entre 2012 et 2013 dans l’ancien couvent des Jacobins, l’un des cinq cercueils en plomb était profondément enfoui dans la chapelle Saint-Joseph. Enterré à l’origine sous une dalle de marbre noir, le cercueil était situé à proximité d’une maquette en argent, que les habitants de la Rennes avaient offert à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle en 1634 pour avoir répondu à leurs prières en arrêtant une épidémie de peste. La tombe ne pouvant pas être étudiée pendant la fouille pour des questions de sécurité, les archéologues ont attendu l’avancement des travaux du Centre des congrès, en 2014, pour accéder au cercueil et l’exhumer.
Un témoignage inédit
La tombe, parfaitement bien préservée et hermétique depuis le XVIIe siècle, conservait un corps attribué à Louise de Quengo (décédée en 1656). Cette identification repose sur la découverte concomitante d’un cardiotaphe (urne en plomb en forme de cœur) déposé sur la cuve du cercueil et portant une inscription pouvant être mise en relation avec les archives du couvent. Il contenait le cœur de son époux, Toussaint de Perrien, chevalier de Brefeillac.
La mise au jour de la sépulture de Louise de Quengo constitue une découverte remarquable sur plusieurs points. La présence de matières organiques (tissus humains et textile) préservées de manière exceptionnelle a été une occasion unique de mener une étude anthropologique et vestimentaire complète, en ayant recours à la radiographie et l’autopsie. Ce travail collectif constitue le point de départ d’une enquête documentaire qui offre un témoignage inédit et renouvelé sur les pratiques funéraires de la noblesse bretonne à l’époque moderne.
Louise de Quengo, aristocrate du XVIIe siècle, est une des descendantes de la puissante famille des Bourgneuf de Cucé. Elle et son époux sont à l’origine de fondations de plusieurs couvents rennais. Lors de son inhumation, elle était vêtue d’un habit religieux composé d’une robe de bure, d’une cape, d’un grand et d’un petit scapulaire, et chaussée de mules. Elle tenait entre ses mains un crucifix. Sa dépouille a bénéficié de scanners post-mortem avant et après déshabillage, puis d’une autopsie au service médico-légal de l’hôpital Rangueil à Toulouse.
Les examens réalisés mettent en évidence l’absence d’embaumement(suppression des organes thoraciques, abdominaux et/ou cerveau, remplacés par des baumes odoriférants), mais un retrait isolé du cœur de l’intéressée. Aucune lésion consécutive à cet acte ne touche le squelette. Louise de Quengo mesure 1,45 m, chausse du 35 et serait décédée après soixante-cinq ans. Les pathologies apportant des renseignements par rapport à son mode de vie consistent en une athéromatose artérielle diffuse (présences de plaques de cholestérol), des calculs rénaux, des adhérences pleurales signant des infections pulmonaires et une déformation crânienne intentionnelle (le crâne a été déformé intentionnellement au moment de sa croissance par le port répété de bandeaux serrés, sans doute pour des raison esthétiques).
La mise au jour de la sépulture de Louise de Quengo constitue une découverte remarquable sur plusieurs points. La présence de matières organiques (tissus humains et textile) préservées de manière exceptionnelle a été une occasion unique de mener une étude anthropologique et vestimentaire complète, en ayant recours à la radiographie et l’autopsie. Ce travail collectif constitue le point de départ d’une enquête documentaire qui offre un témoignage inédit et renouvelé sur les pratiques funéraires de la noblesse bretonne à l’époque moderne.
Louise de Quengo, aristocrate du XVIIe siècle, est une des descendantes de la puissante famille des Bourgneuf de Cucé. Elle et son époux sont à l’origine de fondations de plusieurs couvents rennais. Lors de son inhumation, elle était vêtue d’un habit religieux composé d’une robe de bure, d’une cape, d’un grand et d’un petit scapulaire, et chaussée de mules. Elle tenait entre ses mains un crucifix. Sa dépouille a bénéficié de scanners post-mortem avant et après déshabillage, puis d’une autopsie au service médico-légal de l’hôpital Rangueil à Toulouse.
Les examens réalisés mettent en évidence l’absence d’embaumement(suppression des organes thoraciques, abdominaux et/ou cerveau, remplacés par des baumes odoriférants), mais un retrait isolé du cœur de l’intéressée. Aucune lésion consécutive à cet acte ne touche le squelette. Louise de Quengo mesure 1,45 m, chausse du 35 et serait décédée après soixante-cinq ans. Les pathologies apportant des renseignements par rapport à son mode de vie consistent en une athéromatose artérielle diffuse (présences de plaques de cholestérol), des calculs rénaux, des adhérences pleurales signant des infections pulmonaires et une déformation crânienne intentionnelle (le crâne a été déformé intentionnellement au moment de sa croissance par le port répété de bandeaux serrés, sans doute pour des raison esthétiques).
- Cercueil en plomb de Louise de Quengo découvert au couvent des Jacobins en 2015. Ce cercueil est de forme trapézoïdale,...Cercueil en plomb de Louise de Quengo découvert au couvent des Jacobins en 2015. Ce cercueil est de forme trapézoïdale, avec un couvercle en bâtière (en forme de toît) orné d’une croix ancrée. La cuve a été accidentellement perforée à la tête par un engin mécanique avant l’intervention des archéologues.
Couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2014.
© Rozenn Colleter, Inrap - Vue du cercueil en plomb au moment de son ouverture. Les textiles sont très bien conservés et le corps occupe tout l’espace...Vue du cercueil en plomb au moment de son ouverture. Les textiles sont très bien conservés et le corps occupe tout l’espace de la cuve.
Couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2014.
© Rozenn Colleter, Inrap - Scanner du corps exceptionnellement bien conservé de Louise de Quengo découvert dans un cercueil de plomb à Rennes en...Scanner du corps exceptionnellement bien conservé de Louise de Quengo découvert dans un cercueil de plomb à Rennes en 2015. Un premier scanner du corps entier et habillé est réalisé (ImagET, Mordelles, 35) pour évaluer le degré de conservation des tissus organiques, non visibles sous les habits.
Couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2014 .
© Rozenn Colleter, Inbrap - Chausses à boutons ayant appartenu à Louise de Quengo, après restauration. Couvent des Jacobins, Rennes...Chausses à boutons ayant appartenu à Louise de Quengo, après restauration.
Couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2015.
© Materia Viva - Cœur en plomb retrouvé sur le cercueil de Louise de Quengo, dame de Brefeillac. Il contenait le cœur de son époux....Cœur en plomb retrouvé sur le cercueil de Louise de Quengo, dame de Brefeillac. Il contenait le cœur de son époux. L’identification du corps a été rendue possible grâce aux inscriptions sur ce reliquaire.
Couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2014.
© Rozenn Colleter, Inrap - Chausse découverte sur le corps de Louise de Quengo. Après restauration, la chaussure a retrouvé une partie de son...Chausse découverte sur le corps de Louise de Quengo. Après restauration, la chaussure a retrouvé une partie de son aspect originel, montrant une semelle en bois et le dessus en cuir.
Couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2015.
© Materia Viva - Scanner du cœur du seigneur de Brefeillac et Toussaint de Perrien, époux de Louise de Quengo, dont le corps a...Scanner du cœur du seigneur de Brefeillac et Toussaint de Perrien, époux de Louise de Quengo, dont le corps a été mis au jour dans le couvent des Jacobins. Le scanner révèle l’état de conservation exceptionnel de l’organe, enveloppé dans un tissu. Les deux ventricules ont été remplis de matière d’embaumement par les chirurgiens du XVIIe siècle.
Couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2015.
© CHU Rangueil - Mise en place de la stratégie d’étude du corps de Louise de Quengo après déshabillage, en concertation avec...Mise en place de la stratégie d’étude du corps de Louise de Quengo après déshabillage, en concertation avec Éric Crubézy (CNRS, AMIS) et Rozenn Colleter (Inrap).Couvent des Jacobins, Rennes (Ille-et-Vilaine), 2014.
© Patrice Gérard, CNRS - L’étude du corps exceptionnellement bien conservé de Louise de Quengo a eu lieu à l’Institut...L’étude du corps exceptionnellement bien conservé de Louise de Quengo a eu lieu à l’Institut médico-légal du CHU Rangueil à Toulouse, où il a d’abord été déshabillé vêtement par vêtement pour respecter au maximum l’intégrité du costume.
© Rozenn Colleter, Inrap - Trois bonnets restaurés ayant appartenu à Louise de Quengo, dont le corps a été découvert dans un...Trois bonnets restaurés ayant appartenu à Louise de Quengo, dont le corps a été découvert dans un cercueil en plomb dans le couvent des Jacobins en 2015.
© Musée de Bretagne