Un séchoir / fumoir augustéen
Cette construction exploite au maximum le dénivelé naturel d’une rupture de pente. Elle associe une fosse carrée au sud (SE.5) à une fosse ovale au nord (FS.29), toutes deux creusées dans un banc calcaire. La fosse carrée est à fond plat de 2 m de côté et les bords sont verticaux sur environ 0,65 m de hauteur.
Vue de dessus du laboratoire (milieu du Ier avant notre ère).
À gauche, le départ des deux couloirs d’alimentation en air chaud et/ou fumée ; à droite, les fosses d’évacuation à l’arrière du laboratoire.
Borde Basse, Vieille-Toulouse (Haute-Garonne), 2005.
À gauche, le départ des deux couloirs d’alimentation en air chaud et/ou fumée ; à droite, les fosses d’évacuation à l’arrière du laboratoire.
Borde Basse, Vieille-Toulouse (Haute-Garonne), 2005.
© Marie-Luce Merleau, Inrap
Puis, après une petite marche d’une quinzaine de centimètres de large, la fosse s’élargit en un carré de 2,20 m de côté, pour une profondeur totale de près de 1,30 m. La paroi nord-est est perforée par deux couloirs voûtés de 0,60 m de large pour 0,90 m de long, qui s’ouvrent sur la fosse ovale située plus au nord, d’une longueur de 2,20 m pour une largeur de 2,10 m et une profondeur maximale de 0,70 m.
Tous les fonds de fosses et de couloirs sont à l’horizontale. Des pilettes sont dressées dans la fosse carrée, obtenues par l’empilement à sec de fragments de tuile volontairement retaillés en rectangle, en respectant une symétrie certaine. Le haut de ces pilettes atteint environ le niveau du petit emmarchement du creusement de la fosse carrée ; ce dernier présente la particularité d’une succession d’encoches étroites et régulières, de répartition symétrique en vis-à-vis. Les reliquats de combustion du niveau d’abandon correspondent à de la cendre de chêne(Quercus).
À première vue, la morphologie de la structure SE.5 ressemble à un four de potier carré à deux alandiers… sauf qu’il manque la sole où poser le chargement dans le laboratoire et qu’il n’y a aucune trace d’altération thermique, ni sur les parois des creusements, ni sur les pilettes. Il n’y a pas non plus de dépotoir céramique. Les caractéristiques morphologiques correspondent à une structure de circulation d’air tiède ou de fumée, émis au départ de chacun des couloirs pour arriver dans un espace confiné. Le laboratoire est d’une surface de 4 m² sur une hauteur d’au moins 0,70 m de haut, soit un volume d’au moins 2,80 m3, avec une sole à claire-voie vraisemblablement bâtie à partir de tiges de sapin (un fragment de branche d’Abies en partie carbonisée a été retrouvé adossé à l’une des pilettes.
Ceci n’est pas un four !
À première vue, la morphologie de la structure SE.5 ressemble à un four de potier carré à deux alandiers… sauf qu’il manque la sole où poser le chargement dans le laboratoire et qu’il n’y a aucune trace d’altération thermique, ni sur les parois des creusements, ni sur les pilettes. Il n’y a pas non plus de dépotoir céramique. Les caractéristiques morphologiques correspondent à une structure de circulation d’air tiède ou de fumée, émis au départ de chacun des couloirs pour arriver dans un espace confiné. Le laboratoire est d’une surface de 4 m² sur une hauteur d’au moins 0,70 m de haut, soit un volume d’au moins 2,80 m3, avec une sole à claire-voie vraisemblablement bâtie à partir de tiges de sapin (un fragment de branche d’Abies en partie carbonisée a été retrouvé adossé à l’une des pilettes.
Cet air tiède, enfumé ou non, s’évacue par un évent situé à l’opposé des deux couloirs (au sud), accentuant ainsi son tirage vers le haut. Cette configuration correspond donc soit à un séchoir alimentaire ou artisanal (séchage de fruits, de légumes, mais aussi de draps), soit à un fumoir (viande, poisson). Pour ne pas détruire les produits traités, la température doit rester inférieure à 60°C, voire 40°C pour un fumage à froid, gage d’une conservation sur plusieurs mois et de températures suffisamment basses pour ne pas enflammer les claies de la sole en bois ni altérer les parois de la structure. Un petit bronze bien conservé, retrouvé à la base de l’extrémité nord du couloir ouest, date l’utilisation de la structure du milieu du Ier siècle avant notre ère.
- Vue du fumoir gaulois vers le sud (milieu du Ier avant notre ère). Au premier plan, la fosse de travail, puis les...Vue du fumoir gaulois vers le sud (milieu du Ier avant notre ère). Au premier plan, la fosse de travail, puis les deux couloirs d’accès au laboratoire visible à l’arrière-plan.L’archéologue est agenouillé en haut du laboratoire, au niveau de l’évacuation de l’air chaud et/ou des fumées.Borde Basse, Vieille-Toulouse (Haute-Garonne), 2005.© Marie-Luce Merleau, Inrap
- Plan et coupe du fumoir (milieu du Ier avant notre ère). L’étoile signale la position de découverte de la...Plan et coupe du fumoir (milieu du Ier avant notre ère). L’étoile signale la position de découverte de la monnaie gauloise des Bituriges Cubes.Borde Basse, Vieille-Toulouse (Haute-Garonne), 2005.© Sylvie Julien, Marie-Luce Merleau, Inrap
- Monnaie gauloise en bronze découverte à la base de l’un des couloirs d’alimentation du fumoir. D’un diamètre compris...Monnaie gauloise en bronze découverte à la base de l’un des couloirs d’alimentation du fumoir. D’un diamètre compris entre 15 et 16 mm pour une masse de 3,6 g, elle représente d’un côté (droit) un buste féminin positionné sur la gauche, le cou orné d’un torque, et de l’autre côté (revers) un aigle debout de face, toutes ailes ouvertes, avec à sa gauche un aigle plus petit, et la légende CAL[IAGIIIS]. C’est une monnaie antérieure à 52 av. n.è., qui s’inspire des drachmes massaliètes au buste d’Artémis ; elle est attribuée aux Bituriges Cubes, population gauloise d’Aquitaine.Borde Basse, Vieille-Toulouse (Haute-Garonne), 2005.© Vincent Geneviève, Inrap