Céramiques étrangères XIVe-XVIIIe siècles

Les céramiques médiévales d’origine étrangère sont peu nombreuses et peu diversifiées à Toulouse, contrairement à celles de la plupart des autres grandes villes françaises (Paris, Lyon, Marseille). Il faut attendre la fin du Moyen Âge pour parler de véritables importations, qui ne sont alors représentées que par quelques objets incomplets découverts dans les fosses dépotoirs des chantiers urbains.

Le décor est composé d’une étoile à six branches, centrée et entourée d’une bande sombre assez large. Ce type de production de la province de Valence, en Espagne, est très fréquent dans le Languedoc et la Provence.
Fragment de bol à pied annulaire, faïence hispanique, deuxième moitié du XIVe siècle.
Métro Les Carmes, Toulouse (Haute-Garonne), 2011.
Les faïences majoliques hispaniques constituent la grande majorité de cette vaisselle : assiette, bol ou écuelle très décorés, en bleu et lustre doré. Quelques rares fragments appartiennent à des poteries du reste du bassin méditerranéen. Aux XVIe et XVIIe siècles, les faïences italiennes semblent prendre le relais des productions hispaniques, en particulier pour les pots à pharmacie ou les assiettes à représentations figuratives élaborées.

Toulouse apparaît extrêmement hermétique à ces produits lointains et aux productions de faïences et de grès qui se développent pourtant dans l’Europe entière. L’ouverture du canal du Midi qui la relie à la Méditerranée après 1680 provoque néanmoins un véritable afflux de vaisselle de table italienne en provenance de Ligurie.

Cette pénétration va engendrer la création de faïenceries régionales à partir du XVIIIe siècle. À la même époque, la porcelaine asiatique apparaît en de rares occasions sur les sites archéologiques de l’Hôtel Saint-Jean et du Lycée Saint-Sernin.

Jean Catalo