Serrures métalliques médiévales

Les pièces d’huisserie (gonds, pentures, paumelles, loquets, moraillons) et de serrurerie (cadenas, serrures, clés) permettent de reconstituer des pans de l’histoire de l'architecture et de l'ameublement. Le contexte d'abandon sur le site de l'extension du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse, qui a permis la conservation in situ de certains de ces éléments, en fournit un bon exemple.
Les systèmes de fermeture retrouvés lors de ces fouilles, sur les niveaux d'occupation de l'habitat de la bastide périurbaine de Prinhac (fin du XIVe-milieu du XVe siècle), sont variés : simple loquet, cadenas et serrure. La serrurerie, qui forme un des rares groupes d’objets ferreux finement décorés, représente un lot remarquable tant par sa quantité que par son intérêt pour l’histoire des techniques. 

Utilisée pour la fermeture des portes et des coffres, elle symbolise la protection de l’aire privée et des biens personnels. Les mécanismes de serrure découverts présentent une cohérence technique particulière : ils utilisent tous un ressort à gorge et un pêne à barbes. Une des serrures possède cependant un ressort plus évolué dans sa forme et dans son montage sur le palâtre. 

Au sein de ce groupe, deux grands types de mécanismes sont observables : les mécanismes « traditionnels », utilisant un moraillon à auberon, et les serrures dites « à vertevelle », plus particulièrement destinées à la fermeture des portes. Ces dernières sont ici parmi les occurrences archéologiques les plus précoces répertoriées à ce jour.

Jérôme Briand (d'après données de Mathieu Linlaud)