Des dépôts cultuels de vases gaulois

Des dépôts cultuels, datés de la seconde moitié du IIe siècle avant notre ère, ont été observés presque systématiquement au fond des puits découverts dans le quartier Saint-Roch à Toulouse et sur l’oppidum de Vieille-Toulouse.
Assemblage de vases bitronconiques, seconde moitié du IIe siècle avant notre ère.
Fabriqués localement, ils ont été découverts brisés dans le fond du puits 102, puis remontés.
16 Rue Alfred-Rambaud, Toulouse (Haute-Garonne), 2007.
La condamnation de ces puits à eau, due à l’effondrement de leurs parois ou à leur assèchement, semble avoir été suivie de rites dont on ne connaît pas exactement les modalités.

Des objets ont été déposés dans leur comblement et ont ensuite été recouverts par divers rejets domestiques, de la terre et des amphores. Des vases hauts (pots ovoïdes ou bitronconiques, cruches…), parfois jusqu’à une vingtaine, dont certains incomplets ou avec des défauts de cuisson, ont été retrouvés au fond des conduits. Le fait qu’ils soient impropres à un quelconque usage domestique, consécutif à leur malformation ou à leur « sabordage » intentionnel (découpes, perforations, bris…), démontre une volonté d’accomplir un rituel précis.

Ce dernier pourrait être mis en parallèle avec ce qui a déjà été observé dans des tombes princières contenant des objets personnels « sacrifiés », comme des bijoux ou des armes. Il est donc possible de rattacher l’abandon de l’utilisation des puits à une cérémonie liée au culte des eaux, rendant hommage aux divinités chtoniennes. Cette coutume semble être abandonnée au début du Ier siècle avant notre ère.

Laurence Benquet