Une tête gauloise

Les fouilles de la ZAC Andromède à Blagnac (2008-2009) ont révélé un enclos disposant d'un accès monumental de type tour-porche. Cet aménagement, exceptionnel, est généralement associé à un ensemble important ce qui est ici confirmé par l'abondance et la variété du mobilier découvert dans le fossé qui témoignent d'une certaine aisance matérielle. 
Tête de la statue, IIe-Ier siècles avant notre ère.
ZAC Andromède, Blagnac (Haute-Garonne), 2008-2009.

© Olivier Dayrens, Inrap.
Cet ensemble aristocratique, mêlant probablement les fonctions d'un habitat aisé et d'une exploitation agropastorale, est daté entre la fin du IIe siècle et le milieu du Ier siècle avant notre ère. Le fossé a livré les fragments d'une tête sculptée de tradition gauloise. Neuf des fragments permettent de restituer l’arrière de la tête et une partie du cou ; la face est totalement absente (fig. 1 et 2).

L’oreille gauche a une figuration stylisée en forme de 6, tandis qu’à la place de l’oreille droite rayonnent des fractures montrant que la sculpture a subi un impact violent. Un bandeau de 5 cm de large, décoré d’un quadrillage losangé incisé, couvre le sommet du crâne et représente une coiffe ou une coiffure. Sur un fragment isolé est sculpté un œil, cerné de deux bourrelets pour les paupières. Plusieurs blocs appartiennent à un socle parallélépipédique d’où part un large cou (fig. 3). 

La base, laissée brute, montre que la statue était fichée en terre. Ces éléments évoquent un buste sur socle connu dans le monde celtique aux IIe et Ier siècles avant notre ère et généralement lié à un culte des ancêtres de la société aristocratique.

Catherine Viers, Laurent Grimbert