L’édifice de bains de Cornebarrieu

L’édifice de bains de Cornebarrieu est le premier de ce type aussi complet et reconnu aussi loin dans les terres de Gaule. Il témoigne d’habitudes raffinées d’importation romaine précoce dans le Toulousain. 
Vue d'ensemble des bains de Cornebarrieu, deuxième quart du Ier siècle avant notre ère.
Au premier plan, l'apodyterium (vestiaire) est séparé du caldarium (pièce chaude) par une cloison en matériau périssable dont on voit le négatif. La structure de briques, au second plan, correspond au praefurnium sur lequel était bâtie la baignoire.
Zac des Monges-Croix du Sud, Cornebarrieu (Haute-Garonne), 2007.
Le bâtiment, de plan presque carré (5,25 x 5,75 m), est constitué de deux pièces : l’apodyterium, le vestiaire, et le caldarium, la pièce chaude (fig. 1). Les murs de l’apodyterium étaient longés de banquettes permettant de se déshabiller et de patienter avant de pénétrer dans le caldarium.

Ce dernier était doté d’un labrum, vasque dans laquelle on faisait ses ablutions, et d’une baignoire maçonnée, chauffée par un foyer enterré (fig. 2). Le bâtiment ne possédait aucun système d’alimentation en eau, mais une source naturelle proche devait servir d’approvisionnement. Les deux pièces étaient pavées d’un sol en opus signinum : la chape en béton de tuileau était décorée de motifs géométriques par incrustation de cubes de pierre blancs et noirs (fig. 3).

Le répertoire décoratif de ces tapis (méandre de svastikas et carrés, quadrillage losangé, fleuron, croisettes blanches à cœur noir) est bien connu en Italie dans le courant des IIe et Ier siècles avant notre ère. La couleur du sol était rehaussée d’une peinture rouge. L’ossature du bâtiment était en poteaux de bois et remplissage de terre. Les parements intérieurs étaient enduits et la base des murs protégée par un solin d’étanchéité (fig. 4). 

La présence de tegulae dans les remblais d’abandon du bâtiment nous informe sur la nature de sa couverture. L’ensemble des éléments recueillis évoque une construction de l’édifice dans le deuxième quart du Ier siècle avant notre ère et un abandon dès la fin de ce siècle

Catherine Viers, Frédéric Veyssière