Parking Gambetta

Plan de localisation de la fouille.  Parking Gambetta, Orléans (Loiret), 1992.  © Hervé Herment, Inrap
Plan de localisation de la fouille. 
Parking Gambetta, Orléans (Loiret), 1992. 
© Hervé Herment, Inrap

Description

En 1992, la construction d'un parc de stationnement souterrain à proximité de la place Gambetta a été l'occasion d'étudier en détail des vestiges du rempart construit à la fin du XVe siècle. Il s'agit de la dernière enceinte urbaine d'Orléans, achevée en 1566. 
 

Résultats

Une solide muraille 
Observé à 1 m sous la surface du sol et sur une longueur de 83 m, le mur d'enceinte présentait encore des dimensions impressionnantes : 3 m de large, une élévation conservée sur une hauteur de près de 3 m, des fondations atteignant presque 4,50 m. 
Les parements intérieur et extérieur (faces interne et externe du mur) étaient réalisés au moyen d'un petit appareil de moellons calcaires (pierres taillées de petites dimensions) liés par un mortier beige solide. Le blocage (à l'intérieur, entre les parements) utilisait les mêmes matériaux, mais en proportions différentes, les moellons étant noyés dans le mortier. 
Le rempart était précédé d'un fossé à profil en V, dont on estime la profondeur à 19 m et la largeur à environ 23 m. Les deux éléments étaient séparés par une lice (un espace libre) de 4,50 m. 

Ce que disent les archives
La construction de la dernière enceinte d'Orléans a été précédée d'un projet rédigé en 1488, qui offre des informations précieuses sur l'ouvrage, les dimensions préconisées, notamment. 
Plusieurs portes dans le rempart permettaient l'accès à la ville. Elles étaient protégées par un ouvrage défensif avancé, constitué d'une haute butte de terre fossoyée permettant la disposition d'engins de tirs. 
L'enceinte était également flanquée de plusieurs tours assurant la surveillance des abords. Selon le projet de 1488, elles devaient être séparées de 25 toises (près de 49 m). Une seule est connue à ce jour, la tour Saint-Esprit, dont les ruines sont enfouies sous le boulevard Alexandre Martin, au pied du monument de la Victoire. 
L'enceinte a été progressivement démantelée à partir du milieu du XVIIIe siècle ; le comblement du fossé a donné naissance aux actuels boulevards enserrant le centre-ville.

Pascal Joyeux