La muraille antique
L’enceinte
- Plan schématique des principales rues de Condate reconnues à ce jour intégrant le positionnement du castrum. ...Plan schématique des principales rues de Condate reconnues à ce jour intégrant le positionnement du castrum.
© Arnaud Desfonds et Stéphane Jean, Inrap ; document source : SIG SRA Bretagne, Thierry Lorho. - Relevé d’un pan de la muraille antique dressé en 1844 par G. Jouaust et A. Ramé, membres de la Société...Relevé d’un pan de la muraille antique dressé en 1844 par G. Jouaust et A. Ramé, membres de la Société archéologique d’Ille-et-Vilaine. L’élévation est constituée d’une alternance de trois lits de briques et de trois assises de moellons de pierres. Elle surmonte un massif de briques pouvant atteindre près de 1,60 m de haut sur certains tronçons, reposant lui-même sur un soubassement en blocs de granit. Des motifs géométriques formés de blocs de couleur différente décorent l’ensemble et contribuent à mettre en avant le rôle ostentatoire du castrum.© Musée de Bretagne
Vue du parement interne du tronçon de courtine (mur de...
Vue du parement interne du tronçon de courtine (mur de fortification) exhumé en 2006 au 3 rue de Juillet. Le mur en élévation situé au second plan est daté du XIXe siècle et s’appuie sur la base de la fortification. Les gros blocs d’architecture monumentale remployés en fondation sont bien visibles. À la différence de la face externe, la face interne de la fortification n’est pas décorée. Les moellons que l’on peut observer proviennent pour la plupart de bâtiments détruits pour son édification, ce qui explique la variété des matériaux.
© Dominique Pouille, Inrap
Borne milliaire dédiée à l’empereur Maximin...
Borne milliaire dédiée à l’empereur Maximin (235-238). Elle fait partie d’une série de 19 bornes ou fragments extraits des jambages de la poterne de la place Rallier du Baty en 1890. Ces bornes, qui jalonnaient initialement les voies romaines de la cité des Riédons, ont probablement été récupérées le long des routes lors d’un convoi d’approvisionnement du chantier.
© Musée de Bretagne- Vestiges de la poterne de la place Rallier du Baty. Le linteau droit a remplacé, à une époque inconnue, la voûte...Vestiges de la poterne de la place Rallier du Baty. Le linteau droit a remplacé, à une époque inconnue, la voûte en plein cintre. Le niveau du seuil d’origine se situe environ 1 m plus bas que le sol actuel. Le jambage interne, dont les bornes ont été extraites, a été reconstruit à la fin du XIXe siècle.
© Dominique Pouille, Inrap - Poterne de la ruelle du Cartage, quai Duguay-Trouin, en cours de dégagement en 1968-1969. On ne sait pas actuellement si cette...Poterne de la ruelle du Cartage, quai Duguay-Trouin, en cours de dégagement en 1968-1969. On ne sait pas actuellement si cette poterne a été conservée en étant intégrée à la construction, comme cela était initialement prévu, ou si elle a été démolie comme l’autorisait un ultime courrier conservé dans les archives du Service régional de l’archéologie.© Jean Bousquet, Direction des antiquités historiques de Bretagne
- Gros chapiteau en granit découvert en 2006 au 3 rue de Juillet. Comme beaucoup des blocs de pierre, décorés ou non, de...Gros chapiteau en granit découvert en 2006 au 3 rue de Juillet. Comme beaucoup des blocs de pierre, décorés ou non, de l’ancienne parure monumentale de la ville, cet élément a été remployé dans les fondations de la muraille.© Dominique Pouille, Inrap
- Rennes, Place Rallier du Baty. Vue de pans du parement restauré de la muraille antique au niveau de son saillant nord. Ils sont...Rennes, Place Rallier du Baty. Vue de pans du parement restauré de la muraille antique au niveau de son saillant nord. Ils sont intégrés dans une reconstruction remontant à la fin du Moyen Âge. Curieusement, ces deux restes de la courtine, séparés de seulement quelques mètres, présentent une mise en œuvre différente, qui demeure inexpliquée pour l’instant.
© Gaétan Le Cloirec, Inrap - Vue du pan de la courtine mis en évidence en 1958 au niveau de la Banque de Bretagne, quai Duguay Trouin. Cette maçonnerie...Vue du pan de la courtine mis en évidence en 1958 au niveau de la Banque de Bretagne, quai Duguay Trouin. Cette maçonnerie détruite au moment des travaux permet d’observer l’alternance caractéristique des lits de moellons et de briques que l’on retrouve sur bon nombre d’ouvrages défensifs de cette époque. Quelques motifs constitués par des moellons plus clairs sont entourés en jaune.
© Pierre Merlat, Direction des antiquités historiques de Bretagne - Vue de la courtine en cours de démolition en 1909, non loin de l’angle sud-ouest du castrum, à proximité de la...Vue de la courtine en cours de démolition en 1909, non loin de l’angle sud-ouest du castrum, à proximité de la tour médiévale dite « du Fourgon ». On y remarque, en partie basse, les fondations constituées de blocs d’architecture monumentale remployés. Bien visible ici, le bourrage interne de la maçonnerie qui les surmonte, appelé emplecton, présente une mise en œuvre en arête de poisson caractéristique de ce genre d’ouvrage.© Musée de Bretagne
- Vue de l’arrière de la courtine exhumée en 1999 place Foch et aujourd’hui restaurée. On y retrouve les traditionnels...Vue de l’arrière de la courtine exhumée en 1999 place Foch et aujourd’hui restaurée. On y retrouve les traditionnels blocs d’architecture monumentale remployés dans les fondations. Parmi ceux-ci, on note la présence d’éléments de caniveau monumentaux en granit, posés face contre le sol.© Dominique Pouille, Inrap
Des matériaux remployés
La muraille et ses ouvrages défensifs
Deux poternes (portes secondaires), une au sud et une au nord, sont identifiées et l’existence de deux portes principales est très probable. L’une d’elles, les portes Mordelaises, située au niveau du saillant ouest, a été totalement remaniée au Moyen Âge. Lui faisant pendant à l’autre extrémité du castrum, une « grande porte de la cité » (portam civitatis magnam) est connue grâce à un acte du XIe siècle. À cette époque, hors les murs et non loin de celle-ci se situait l’église Saint-Pierre-du-Marché, dont les vestiges du cimetière ont été observés à deux reprises au moins au XIXe siècle. La présence de sépultures en sarcophages de calcaire et en plaques de schiste renvoie au haut Moyen Âge (Ve-Xe siècles), voire un peu plus tôt. Cette nécropole, située juste au-delà des murs, paraît confirmer l’origine antique de cette porte, qui est également située du côté de la ville où aboutissent des itinéraires antiques importants, notamment celui en provenance de Juliomagus (Angers).
Cette fortification sera le principal ouvrage défensif de la capitale bretonne jusqu’à ce que la ville se dote de nouvelles murailles, au XVe siècle. Dès lors, sur une bonne partie de son tracé, dans les secteurs où elle n’est plus utile, l’enceinte antique sera peu à peu démantelée et ses matériaux récupérés. Les reconstructions qui suivront le grand incendie de 1720, ainsi que les travaux urbains des XIXe et XXe siècles finiront de faire disparaître la plupart de ses vestiges. Actuellement seuls quelques rares pans de cet ouvrage présentant une facture antique sont conservés et mis en valeur.