
Vue du cendrier (au premier plan) et du bas-fourneau antique.
Les Petites Chaumes, Fontaine-le-Comte (Vienne), 2010.
© Inrap
Les Petites Chaumes, Fontaine-le-Comte (Vienne), 2010.
© Inrap
Description
À Fontaine-le-Comte, le diagnostic réalisé aux Petites Chaumes en 2010 a permis de mettre au jour un petit ensemble de quatre structures correspondant à une activité métallurgique artisanale chronologiquement attribuée au Haut Empire (Ier – IIe siècle de notre ère).Résultats
Le diagnosticRéalisé sur près de 60 hectares, le diagnostic de ce nœud ferroviaire (raccordement de la nouvelle ligne à grande vitesse au réseau ferroviaire existant) n'a révélé que très peu de traces d'activités humaines anciennes. Dans l'ensemble des 539 tranchées réalisées entre mars et mai 2010, seules six ont permis de mettre au jour quelques structures, mais il s'agit essentiellement de fossés limitant des parcelles, ou d'une fosse, isolée, comblée assez récemment. Un petit ensemble artisanal, bien que mal conservé, constitue le seul témoignage d'une occupation antique des lieux.
Un ensemble artisanal antique lié au travail du fer
Le sondage 138 a attiré l'attention des archéologues en raison de la présence d'une zone noire, très charbonneuse, qui se poursuivait hors des limites du sondage. Une large ouverture complémentaire a permis d'en circonscrire l'étendue. Quatre petites structures isolées ont été mises au jour.
La fouille de cette zone a permis de dégager une structure très arasée et assez mal conservée, creusée sur une quarantaine de centimètres dans le sol argileux. Semi-circulaire à ses extrémités nord et sud, elle s'inscrit dans un rectangle de 1 m sur 1,80 m. Une importante rubéfaction du terrain dans lequel elle est creusée est visible sur une dizaine de centimètres d'épaisseur, ce qui implique une température élevée et une longue durée de combustion. Sur le fond du creusement, repose un niveau charbonneux de 2 cm d'épaisseur.
Quelques éléments métalliques ont été prélevés dans le comblement de la fosse. Il s'agit de quatre fragments de tegulae (tuiles antiques) associés à un fragment de brique, cinq scories (déchets de la métallurgie du fer) et un fragment de tuyère. La présence de ces deux derniers éléments conduit à interpréter cette structure comme correspondant aux vestiges d'un bas-fourneau. À l'est de celui-ci, une fosse peu profonde fait office de cendrier, son comblement étant en effet presque entièrement constitué de cendres.
Deux autres petites fosses complètent l'ensemble, dont une, reliée au bas-fourneau par une tranchée longue d'un peu plus de 3 m et large de 0,30 m. Cette tranchée pourrait correspondre au canal de coulée du bas-fourneau. Ces quatre structures matérialisent indéniablement une petite activité métallurgique. Il semble évident que cet ensemble artisanal antique n'était pas totalement isolé en pleine campagne. Et si les tranchées de diagnostic réalisées à proximité n'ont pas permis de mettre en évidence un habitat antique, il est vraisemblable qu'il soit implanté en dehors de l'emprise diagnostiquée.