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Le Barrage 1

Schéma de répartition des tessons céramiques.  Le Barrage 1, Ports (Indre-et-Loire), 2012.  © Matthias Cunault, Inrap
Schéma de répartition des tessons céramiques.
Le Barrage 1, Ports (Indre-et-Loire), 2012.
© Matthias Cunault, Inrap

Description

La fouille a été motivée par la découverte, lors du diagnostic réalisé en 2010, d'un abondant mobilier céramique caractérisant une occupation attribuable à l'étape moyenne du Bronze final, période encore peu documentée dans la région.  Elle se situe à un peu plus d'une centaine de mètres de la fouille du Barrage 2 qui avait mis au jour une enceinte néolithique à fossés interrompus, une nécropole antique et médiévale et un petit habitat carolingien.

Résultats

De l'extraction de matériaux utiles…

L'emprise décapée sur une superficie de 2 300 m² a permis de mettre au jour une série de fosses d'extraction, en rive gauche de la Vienne et à proximité immédiate d'un ancien petit chenal.
Les matériaux extraits (l'argile principalement) ont été utilisés pour la construction et la réfection des maisons, ainsi que pour les activités domestiques, telles que le façonnage de parois de fours ou de soles de foyers, dont les fragments ont été découverts dans les comblements des fosses.
L'étude détaillée des différents creusements permet de percevoir plus précisément les rythmes des usages qui ont été faits de l'argile prélevée. Ainsi, ces zones d'extraction ont été employées massivement lors des phases de construction d'habitations et ont ensuite fait l'objet de prélèvements ponctuels au gré des besoins de la communauté.
Une fois les matériaux extraits, les fosses sont ensuite abandonnées en l'état. Certaines sont colmatées naturellement par les limons de débordement provenant du chenal encore actif à l'âge du Bronze. Tandis que d'autres sont rebouchées volontairement et rapidement, et servent de dépotoir.

… aux poubelles

La céramique jetée dans ces fosses est abondante et homogène. Elle permet d'affiner notre vision de l'évolution des récipients en usage sur les sites d'habitat de la fin du XIe à la première moitié du Xe siècle avant notre ère, période encore peu documentée dans la région.
L'objet le plus insolite découvert est un couvercle en céramique qui représente de manière éloquente des éléments figuratifs d'une toiture. Les seules comparaisons disponibles renvoient vers des exemples plus récents d'Italie centrale.
Le mobilier lithique, minoritaire, comprend des pièces taillées dans un silex qui provient de la région du Grand-Pressigny. Il pourrait être contemporain de l'activité d'extraction.

Mais où sont les maisons ?

Malgré une exploration de la périphérie de ces fosses, aucune structure annexe ou indice de bâtiment n'a été mis au jour. L'habitat se situe donc un peu en retrait des zones étudiées lors de la fouille.
À partir des charbons de bois et graines carbonisées recueillis après tamisage des sédiments, il est possible de dresser un portrait assez fidèle de l'environnement paysagé dans lequel évoluaient les populations de Ports, mais aussi d'approcher leurs pratiques agricoles / culturales. Ainsi, les études attestent que l'homme vivait dans un milieu naturel peu boisé de type bocage, où étaient principalement cultivées les céréales (blé amidonnier, millet commun et orge vêtue) et des légumineuses (lentilles, vesces, pois et vraisemblablement fèves).
Tout atteste la présence d'un habitat de l'âge du Bronze, mais situé en dehors de la zone fouillée.