Coupe du fossé de l'enclos circulaire.
Clos Carteau, Veigné (Indre-et-Loire), 2011-2012.
© Simon Goudissard, Inrap
Clos Carteau, Veigné (Indre-et-Loire), 2011-2012.
© Simon Goudissard, Inrap
Description
Les diagnostics réalisés sur la commune de Veigné dans le cadre des travaux préalables à la construction de la ligne à grande vitesse ont permis de mettre au jour une occupation protohistorique qui se développe en deux pôles distincts.Résultats
Un enclos circulaire fossoyéUn enclos circulaire fossoyé a été mis au jour à hauteur de l'aire de repos de l'autoroute A10 (aire du Moulin Rouge). Le fossé mesure près de 2 m de large et il est conservé sur 0,75 m de profondeur. Seuls deux tessons de céramique protohistoriques ont été retrouvés dans le comblement du fossé. À l'intérieur de l'espace ainsi délimité, qui mesure un peu plus de 11 m de diamètre, quelques structures ont été relevées. De forme plutôt circulaire, elles sont profondes de 5 à 20 centimètres pour un diamètre d'environ cinquante centimètres. Aucun élément n'a été recueilli dans leur comblement, ni tesson de céramique, ni traces d'ossements incinérés.
Ce type d'enclos circulaire fossoyé est en effet souvent lié à un usage funéraire. Selon les époques de l'âge du Bronze ou de l'âge du Fer, le corps du défunt peut être inhumé dans une fosse placée au centre du monument funéraire, et les matériaux extraits du fossé peuvent être disposés en talus le long du fossé, ou bien encore dans l'espace central, formant ainsi un petit tertre. Mais les défunts peuvent aussi avoir été incinérés, et leurs cendres déposées à même le sol ou dans un contenant (urnes céramiques ou contenant périssable), dans la zone interne de l'enclos, ou bien en dehors, parfois aussi dans le fossé lui-même. Certains enclos, enfin, ne semblent pas protéger de sépultures. Ces enclos circulaires fossoyés, abondants au cours des âges des métaux, ne sont pas toujours des tombes à proprement parler, mais bien des monuments qui participent au culte des anciens. Ils peuvent être regroupés au sein de nécropoles parfois utilisées pendant des siècles, ou bien être totalement isolés.
Ici, la nature de l'intervention archéologique ne permet pas d'en savoir beaucoup plus. La datation de l'enclos ne peut être précisée (âge du Bronze ? âge du Fer ?) et il n'est pas possible de savoir s'il est contemporain de la seconde occupation protohistorique qui se développe immédiatement au sud, ni même s'il était alors encore visible dans le paysage.
Un site d'habitat de la fin du Second âge du Fer
Une soixantaine de mètres au sud de l'enclos circulaire fossoyé, quatre fossés semblent circonscrire un espace quadrangulaire d'environ 40 m sur 50 m. Un abondant mobilier céramique a été retrouvé en surface des fossés, en concentration dans certains secteurs. La fourchette chronologique proposée pour la datation de la céramique couvre les deux derniers siècles avant notre ère et les premières décennies de notre ère.
À l'intérieur de cet enclos, les tranchées de diagnostic ont permis de relever quelques fosses ou trous de poteau, ainsi qu'un puits dans l'angle sud-ouest de l'enclos.
En dehors de l'enclos, au moins trois bâtiments sur poteaux ont été découverts. Il s'agit de petites unités pouvant s'apparenter à des greniers constitués de quatre ou cinq poteaux. Dans certains des trous de poteau, de nombreux fragments de torchis ont été recueillis. D'autres zones de concentrations de trous de poteau sont reconnues, mais l'exigüité des fenêtres d'investigation ne permet pas de lire des plans de bâtiments.
De même, plusieurs autres fossés viennent structurer l'occupation protohistorique, mais il n'est guère possible, dans le cadre du diagnostic, de comprendre la structuration générale de cet habitat de la fin du Second âge du Fer.