Localisation des sites de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux

Séguinière

Fer à âne, XVe – XVIe siècle.  La Séguinière, Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire), 2012.  © Stéphanie Bigot, Inrap
Fer à âne, XVe – XVIe siècle.
La Séguinière, Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire), 2012.
© Stéphanie Bigot, Inrap

Description

Le site de la Séguinière, à Sainte-Maure-de-Touraine, implanté sur le versant d'un vallon orienté au sud, se caractérise par un système de fossés très dense, creusés dès le Moyen Âge pour assainir une zone particulièrement humide. Certains d'entre eux pourraient correspondre à l'enclos d'un habitat du XVe – XVIe siècle.

Résultats

Une première occupation gallo-romaine

Plus de 13 kg de terres cuites architecturales (tuiles, briques), datées de l'Antiquité, ainsi que quelques fragments d'amphores et tessons de récipients en céramique, ont été recueillis dans le comblement de structures plus récentes. Les tessons, quoique très émoussés et de petite taille, témoignent de la présence d'une occupation gallo-romaine. Celle-ci peut se situer à proximité immédiate, en dehors de l'emprise diagnostiquée, ou bien avoir été entièrement détruite par les aménagements des XVe et XVIe siècles.

Un habitat de la fin du Moyen Âge – début de la période moderne ?

Les relevés cadastraux napoléoniens attestent que la mare, encore active en 2012 en bordure immédiate du diagnostic, existait dès le XIXe siècle. Mais son origine est probablement bien plus ancienne, puisque les nombreux fossés creusés dès la fin du Moyen Âge se dirigent vers elle, ou dans des fossés collecteurs qui l'alimentent ou en ressortent en direction du vallon de la Croneraie, situé plus bas, vers le sud. Il est probable que ce système de fossés, complexe, a été mis en place dès le XIIe siècle afin de drainer ces terrains très argileux où les eaux de pluie peuvent stagner plusieurs mois. La présence de la mare encore en activité lors du diagnostic et la découverte d'une autre structure du même type, mais colmatée, laissent penser qu'une partie des eaux y était collectée et que le trop-plein s'écoulait en direction du vallon. Certains des fossés mis au jour permettaient en outre de délimiter des parcelles. D'autres, de plus grand gabarit, pourraient correspondre aux fossés d'enclos d'un habitat.

La présence d'un lot assez conséquent de céramiques datées des XVe et XVIe siècles indique sans conteste la présence, à proximité, d'une occupation domestique dont on peine pourtant à visualiser les éléments structurants : seuls un niveau de démolition, quelques rares trous de poteau isolés, et qui ne dessinent pas de plan de bâtiment, et quelques fosses ont été mis au jour. Bien qu'assez mal conservés, des restes de faune (bœuf, porc) ont été recueillis dans le comblement des structures et vont également dans le sens d'une occupation domestique. Les objets métalliques découverts illustrent des activités domestiques (ferrures de portes ou de volets, couteaux, fragment de rasoir) et agricoles (fragment de faucille, fers à cheval ou à âne). Ainsi, tout porte à penser que nous sommes en présence d'un habitat rural à caractère agricole corrélé à une production artisanale de subsistance. Enfin, la présence d'éléments lapidaires (moellons, fût de colonne) dans les comblements de nombreuses fosses implique la présence proche d'un bâtiment civil ou religieux assez soigné et important (chapelle, maison forte ?).