Localisation des sites de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux

Terres de la Cure

Vue en plan d'un bâtiment sur poteaux en cours de fouille.  Terres de la Cure, Draché (Indre-et-Loire), 2012.   © Inrap
Vue en plan d'un bâtiment sur poteaux en cours de fouille.
Terres de la Cure, Draché (Indre-et-Loire), 2012. 
© Inrap

Description

Localisé entre deux vallons, le site antique des Terres de la Cure, à Draché, s'étend sur une bande de 50 m de large. Un ensemble de fossés délimite l'espace occupé, où plusieurs bâtiments non maçonnés ont pu être identifiés. Le mobilier recueilli permet de dater cet établissement rural entre la fin du Ier siècle avant notre ère et le début du IIIe siècle.

Résultats

Un modeste établissement antique

Le site des Terres de la Cure est implanté au sommet d'un plateau entaillé, de part et d'autre, par les ruisseaux de Saudais et de la Patouille, orientés du nord vers le sud et qui alimentent la Louine, affluent de la Vienne. Sur des terrains fortement argileux et recouverts, en de nombreux secteurs, de placages de gros blocs gréso-siliceux, les vestiges d'une occupation rurale antique nous sont incomplètement parvenus. Ils se déploient sur une bande de terrain large d'une cinquantaine de mètres le long des limites orientales de l'emprise du projet, mais s'étendent très vraisemblablement au-delà.

Soixante-dix structures archéologiques ont été relevées dans dix-sept tranchées réalisées dans le cadre du diagnostic archéologique préalable aux travaux de construction de la ligne à grande vitesse. Ces structures correspondent aux vestiges d'une occupation antique qui s'étend sur une surface d'environ 2 ha.

Cet établissement rural est constitué d'un ensemble de fossés qui délimitent son extension vers l'ouest et vers le nord. Sa limite sud, qui n'a pas été identifiée lors du diagnostic, pourrait en réalité se trouver sous le chemin rural actuel.

À l'intérieur de l'espace ainsi défini par les fossés, deux subdivisions internes ont pu être mises en évidence. Elles sont d'orientation légèrement décalées l'une par rapport à l'autre. Cela pourrait suggérer une modification de l'organisation générale de l'établissement, voire un léger déplacement de l'implantation. Toutefois, le diagnostic n'a pas permis de répondre à cette question.

Plusieurs bâtiments non maçonnés, sur poteaux de bois, ont été identifiés à l'intérieur de cette occupation, avec, là aussi, de possibles déplacements latéraux, liés à la réfection des bâtiments.

De nombreuses fosses de tailles diverses ont été découvertes au sein de cet ensemble, mais la fouille de certaines d'entre elles n'a pas permis d'y entrevoir des activités spécifiques, même si une fusaïole (poids qui, fixé sur un fuseau, permettait de filer la laine) a été découverte dans l'une d'elles. Deux grandes mares rendent peut-être compte, toutefois, de la présence d'une activité agricole liée au bétail.

Le mobilier céramique recueilli dans les différentes structures, même s'il se présente dans un état de conservation assez médiocre, indique que cette installation a perduré au moins trois siècles, entre la fin du Ier siècle avant notre ère et le début du IIIe siècle.