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La Charpray

Dépôt céramique présent dans la sépulture antique.  La Charpray, Monts (Indre-et-Loire), 2011.  © Inrap
Dépôt céramique présent dans la sépulture antique.
La Charpray, Monts (Indre-et-Loire), 2011.
© Inrap

Description

À l'occasion du diagnostic mené sur la commune de Monts, une quinzaine de structures antiques ont été identifiées au lieu-dit La Charpray, dont une fosse rectangulaire, creusée dans le calcaire, dans laquelle était inhumé un adule accompagné de huit vases.

Résultats

Une occupation gallo-romaine

Le site se trouve en rebord de plateau à une altitude de 91 m, en position dominante par rapport à la vallée du Montison. Il est traversé par la voie ferrée Paris-Bordeaux, construite au XIXe siècle. Quinze structures se trouvent réparties de part et d'autre du chemin de fer, dont la construction a sans nul doute détruit une partie du site. La découverte de mobilier céramique dans quelques-unes des fosses ou dans les fossés mis au jour à l'ouest de la voie ferrée, a permis de les dater de l'Antiquité, entre le Ier et le IIIe siècle de notre ère. Quelques fosses, groupées, ont pu servir à l'extraction de matériaux calcaires. À cet endroit, la qualité du calcaire de Touraine, sans aucune poche de marne et particulièrement concentré en carbonate de calcium, est en effet telle qu'il est tout à fait possible d'avancer l'hypothèse que ces structures ont servi à extraire du calcaire afin de le transformer en chaux. Le diagnostic ne permet toutefois ni de confirmer cette hypothèse, ni de caractériser ou même délimiter cette petite occupation gallo-romaine.

Une sépulture gallo-romaine


De l'autre côté de la voie ferrée, à l'est, c'est une fosse quadrangulaire, de 2,60 m de long et 1,20 m de large, qui a été mise au jour, le long d'un fossé encore visible dans le paysage actuel et qui servait de limite parcellaire depuis au moins le XIXe siècle, ainsi que l'indiquent les relevés cadastraux anciens. La fouille de cette fosse a révélé qu'il s'agissait d'une sépulture gallo-romaine, du IIe siècle de notre ère.

Le corps du défunt, un adulte, est déposé sur le dos, tête au nord-ouest. La position du corps, la présence de traces ligneuses marron associées à une vingtaine de clous en fer, suggèrent l'emploi d'un coffrage en bois cloué ou d'un cercueil dans lequel était déposé le corps. Quelques vases entiers ont été retrouvés dans l'angle nord-ouest de la fosse sépulcrale, à proximité de la tête, mais hors du coffrage contenant le défunt. Il s'agit de huit récipients, de formes distinctes, essentiellement des petites cruches. Sept se présentent posés sur leur pied, le dernier étant renversé, et ils apparaissent partiellement empilés les uns sur les autres. Ces vases n'étaient pas déposés sur le sol de la fosse, mais légèrement au-dessus, probablement rangés sur une petite étagère en matériau périssable.

Les céramiques présentent de nombreuses fissures et déformation. Il s'agit sans doute de vaisselle de second choix, n'ayant d'ailleurs peut-être eu d'autre usage que ce dépôt.

Aucune autre sépulture n'a été découverte dans le cadre du diagnostic. Il pourrait s'agir d'une sépulture isolée, comme il est usuel pendant l'Antiquité, mais il ne peut être exclu que d'autres sépultures ont pu être détruites pendant la construction du chemin de fer.