
Puissance stratigraphique en partie avale des tranchées.
Bois de Chez Barraud, Blanzac-Porcheresse (Charente), 2012.
© Benoît Billy, Inrap
Bois de Chez Barraud, Blanzac-Porcheresse (Charente), 2012.
© Benoît Billy, Inrap
Description
L'opération de fouille archéologique menée au Bois de Chez Barraud en janvier 2012 avait pour objectif de statuer sur la nature et la fonction des vestiges néolithiques et protohistoriques mis au jour à l'occasion du diagnostic préalable. Le site était envisagé comme une carrière d'extraction de divers matériaux (argile, silex, fer). Réalisée sous la forme de trois larges tranchées implantées dans le sens de la pente, la fouille n'a pas permis de confirmer l'existence de telles carrières néolithiques ou protohistoriques.Résultats
Des résultats très modestesAfin de mieux comprendre la fonction de ce site, trois tranchées larges de 4 m ont été réalisées dans le sens de la pente, sur une longueur de 65 à 80 m.
Les vestiges collectés au cours de l'opération archéologique sont extrêmement modestes et tiennent pour l'ensemble en une petite centaine de fragments céramiques, en de plus rares encore objets en silex et en une petite lame de poignard en bronze.
Tous les éléments recueillis peuvent s'inclure dans une fourchette chronologique assez lâche que l'on pourrait faire commencer au Néolithique final avec les quelques éléments de silex taillés, et que l'on pourrait faire s'achever au plus tard au cours d'une phase ancienne de l'âge du Bronze final, selon l'attribution culturelle de la lame de poignard qui serait l'un des éléments les plus tardifs de tout le corpus mobilier.
Le caractère hétérogène de cet ensemble est souligné par l'absence de position stratigraphique claire. Tous ces éléments ont été recueillis dans le colmatage d'une vaste dépression. Les vestiges sont présents, toujours en très faible quantité, sur la hauteur complète du remplissage sableux.
Ces objets témoignent toutefois que les lieux ont bien été fréquentés au Néolithique, en témoigne le fragment de hache polie collecté en partie basse du versant, et qu'une partie du versant était occupée au cours de l'âge du Bronze, mais l'hypothèse d'une installation pérenne et plus encore la perspective d'une exploitation à des fins d'extraction de matériaux, pendant les périodes protohistoriques, comme historiques, de cette partie du versant, paraît peu vraisemblable.
Le poignard de l'âge du Bronze
Cette lame de poignard possède, vers son extrémité arrondie, une languette échancrée de deux encoches destinées à caler les goupilles de fixation de la poignée disparue (en matériaux périssables : os, bois). Une différence de patine sur les deux faces de la lame met en évidence le tracé de la base de cette poignée, rectiligne sur une face, légèrement oblique sur l'autre. Cette dissymétrie peut être la conséquence d'une maladresse de l'artisan, comme d'une fracturation lors de l'utilisation de l'instrument. La lame proprement dite présente une section en losange et s'achève par une extrémité arrondie, probablement une cassure rectifiée par martelage du métal.
Ce modèle de poignard, dit à languette à deux ou quatre encoches, est connu par une trentaine d'exemplaires en France. Les exemplaires les plus caractéristiques, sur le modèle de celui de Blanzac, sont caractéristiques en Gaule de l'Ouest du début du Bronze final, dans le courant du XIe siècle avant notre ère.