Chaussée antique.
Au premier plan, trou de poteau protohistorique.
La Chigrolle, Bignac (Charente), 2011.
© Inrap
Au premier plan, trou de poteau protohistorique.
La Chigrolle, Bignac (Charente), 2011.
© Inrap
Description
Sur la commune de Bignac, à Chigrolle, plusieurs phases d'occupation successives ont pu être identifiées dans le cadre du diagnostic réalisé en 2011 sur le tracé de la ligne à grande vitesse : une petite occupation du Néolithique ou de l'âge du Bronze, des aménagements antiques et quelques structures médiévales.Résultats
Une première occupation protohistoriqueLes structures les plus anciennes qui ont été observées dans cette zone se situent en fond de vallon et sur le coteau sud du relief qui borde la vallée de la Charente, sur les berges d'un petit ruisseau. Quelques fosses et trous de poteau ont été identifiés dans les tranchées de diagnostic. Le mobilier céramique recueilli est assez abondant et a permis de reconnaître deux principales phases d'occupation : la fin du Néolithique ou le début de l'âge du Bronze, et la fin de l'âge du Bronze.
Une chaussée antique
Cette même zone fait l'objet d'aménagements pendant la période antique, détruisant partiellement l'occupation protohistorique. Ces aménagements sont de différentes natures. Le principal élément mis au jour correspond à une chaussée empierrée, reconnue dans deux tranchées de diagnostic. Cette chaussée, d'environ 6,50 m de large, se développe selon une orientation sensiblement sud-ouest / nord-est. Mise en évidence sur une longueur de près de 80 m, elle a été fouillée manuellement à deux endroits. La voie est constituée d'un galetage dont la surface est fortement usée. Ce niveau de circulation a livré un nombre conséquent de fragments de tegulae, qui semblent provenir d'une occupation située un peu plus haut.
Vers le nord, le tracé de la chaussée devait très certainement s'infléchir vers l'est de façon à contourner la partie la plus abrupte du relief qui lui barre le chemin. Vers le sud, cette voie sort de l'emprise des travaux et, s'il est tentant d'en prolonger le tracé jusqu'à un autre axe antique qui se trouve à environ 500 m au sud, à Foncebroux, sur la commune de Saint-Genis-d'Hiersac, rien ne permet toutefois de le confirmer.En bordure de cette voie, quelques autres structures antiques ont été mises au jour. D'autres, dont un silo, témoignent qu'au Moyen âge, c'est la partie haute de la zone qui est privilégiée. Sans doute parce qu'elle permettait un bon point de vue, et de contrôle, sur le fleuve.
L'axe de la voie, ainsi que les nombreux vestiges protohistoriques, antiques ou médiévaux mis au jour lors du diagnostic réalisé sur l'autre rive de la Charente, sur la commune de Vouharte, suggèrent l'existence d'un point de traversée du fleuve, qui, à cet endroit, est coupé par de nombreuses îles.