
Vue zénithale de la sépulture.
Nétilly 2, Sorigny (Indre-et-Loire), 2012.
© Inrap
Nétilly 2, Sorigny (Indre-et-Loire), 2012.
© Inrap
Description
Le diagnostic réalisé en 2012 à Nétilly sur une zone annexe aux travaux de la ligne à grande vitesse a permis la mise au jour d'un habitat rural de la période carolingienne.Résultats
Un habitat rural carolingienCette occupation, qui se développe sur une étendue légèrement supérieure à 1 hectare, s'articule autour d'une nébuleuse de trous de poteau, dont l'organisation architecturale ne peut être définie, répartie en quatre concentrations plus ou moins éloignées.
Les fosses sont rejetées en périphérie des zones d'aménagement les plus denses, libérant ainsi les espaces voués à la circulation. Elles connaissent une partition interne en fonction de leur typologie ; les plus volumineuses, en périphérie nord de l'occupation, pourraient témoigner d'une exploitation du sous-sol calcaire, activité déjà attestée au haut Moyen Âge dans ce secteur. En revanche, celles au gabarit plus réduit, dispersées principalement à l'est et au sud, pourraient avoir une vocation domestique en lien avec les bâtiments, deux d'entre elles étant à proximité immédiate.
Des zones consacrées au stockage voient l'implantation de silos dispersés au sein de l'occupation. Leur comblement témoigne d'une condamnation relativement lente. Seul le silo F25 pourrait constituer un secteur de rejet préférentiel en relation avec la zone de concentration de trous de poteau située à proximité.Au sein de cet habitat, une fosse quadrangulaire d'orientation est-ouest marque l'emplacement d'une sépulture isolée.
Un espace rubéfié, en périphérie immédiate d'une nébuleuse de trous de poteau, reste d'interprétation incertaine. Les éléments perçus à la fouille tendent à privilégier cependant l'hypothèse d'un incendie.
Un établissement agricole ou pastoral ou une occupation domestique ?
Les témoins de réseaux parcellaires sont rares ou imperceptibles. Les seuls segments reconnus, d'axe nord-sud, se localisent à l'extrémité est du site. Ils pourraient constituer une délimitation orientale de l'occupation en place.Outre les incertitudes sur l'identification fonctionnelle des architectures sur poteaux, s'ajoute la faible part du mobilier, notamment céramique, susceptible d'établir un phasage général de ces concentrations. Si cette lacune mobilière peut indiquer une fonction particulière de cette occupation, soit à vocation agricole ou pastorale, la possibilité qu'elle réponde en réalité à un entretien et à un processus de gestion des déchets domestiques est envisageable. À ce titre, l'essentiel du corpus céramique recueilli dans le comblement de certains silos à proximité des bâtiments, ou bien encore la présence de mobilier à usage domestique, de type lame de couteau en fer et aiguisoir, sont autant d'éléments en faveur de cette hypothèse.
L'ensemble du mobilier céramique renvoie à des caractères discriminants morphologiques et technologiques représentatifs de productions de la période carolingienne, dont les individus les plus caractéristiques sont datés du IXe - première moitié du Xe siècle. Cette attribution trouve un écho auprès de la datation radiocarbone réalisée sur un fragment d'os de la sépulture, dont la fourchette chronologique donne un résultat à 95 % de probabilité fin VIIe - fin IXe siècle. Le rapport croisé entre les différentes sources de datations indique ainsi une occupation ponctuelle au cours du IXe siècle.